Par Ramdane Bourahla
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, s’est longuement étalé sur le concept du « dialogue inclusif » auquel il s’est engagé au lendemain de sa réélection à la tête du pays.
Ainsi et s’exprimant lors de son entretien périodique avec la presse nationale diffusé ce samedi 5 octobre 2024, le chef de l’Etat, a apporté des « éclaircissements » sur les « contours » et les « mécanismes » devant aboutir à ce dialogue tant réclamé par la classe politique nationale.
Des mécanismes juridiques en amont
En effet, le président Tebboune, qui a annoncé que ce dialogue devrait avoir lieu « entre fin 2025 et début 2026 », a également précisé que ce dialogue doit être « sérieux, constructif et inclusif » et pour ce faire, des mécanismes juridiques en amont, doivent être mis en place, afin de dessiner les « contours » et être au diapason des « aspirations » du peuple. « Ce dialogue auquel je me suis engagé, doit être le socle d’une véritable expérience démocratique. Nous devons au préalable préparer le terrain pour mettre en place des mécanismes juridiques et institutionnelles à même de garantir le sérieux de cette démarche », a affirmé le président Tebboune.
Élaguer les «malentendus»
Pour illustrer ses propos et cet aspect de « sérieux » du futur dialogue national, le président de la République, a posé comme « prérequis », le « respect des institutions de la République ». « Pour qu’il y est dialogue, il faudrait tout d’abord élaguer tous les malentendus et quiproquos qui pourraient polluer cette démarche, laquelle, je tiens à le rappeler, vise en premier lieu à bâtir une véritable démocratie », soulignera le président Tebboune.
Détenus d’opinion : « Nul n’est au-dessus des lois !»
Ce dernier, a tenu à aborder sans tabou la question de ce qu’on appelle les « détenus d’opinion », dont les partis de l’opposition, martèlent la libération. Ainsi le président Tebboune, a révélé que lors des discussions entamées avec certains leaders politiques, cette question a été abordée avec » lucidité et objectivité ». « Je leur ai demandé de me citer le nom d’une personne qui a été injustement emprisonnée ! Maintenant, si un citoyen peu importe sa nature, s’est rendu coupable en enfreignant le code pénal, je le dis en toute responsabilité : personne n’est au-dessus des lois », a-t-il soutenu.
Exercice syndical : Halte au mélange des genres !
En outre et s’agissant des « mécanismes juridiques » devant servir de base pour le futur dialogue national, le président de la République citera notamment la loi sur l’exercice syndical promulguée en avril 2023, laquelle a pour objectif de « fixer les règles » et « séparer » l’exercice syndical du fait politique. « Nous sommes pour l’exercice du droit syndical et tous les syndicats sont les bienvenus. Or, nous devons faire la séparation entre le travail syndical et celui d’un parti politique(…) Nous sommes passés par une période où on avait un mélange des genres assez inquiétant et qui ne servait en rien la démocratie !», dira le président Tebboune.
Loi sur les partis politiques : « Nous devons remettre de l’ordre »
Dans la même veine, le président Tebboune, citera également l’élaboration prochaine d’une loi sur les partis politiques. À ce propos, le président Tebboune, soulignera que cette loi sera « élaborée avec les partis politique. Il ne sera nullement élaboré dans des bureaux et sera imposé aux partis. Je m’engage à ce sujet !», a-t-il également affirmé. Voulant visiblement « remettre de l’ordre » dans l’exercice politique en Algérie, le président Tebboune, prônera un cheminement didactique de cette loi. « Tout d’abord, nous devons clarifier les objectifs et le fonctionnement d’un parti politique, puis mettre en place une loi pour définir les règles et nous y soumettre tous ensemble », détaillera M. Abdelmadjid Tebboune.
Au final, le président Tebboune, notera qu’une fois tous ces « chantiers institutionnels » achevés, un « dialogue sain, serein et objectif » pourra être lancé avec l’ensemble des forces vives de la nation. À travers ses « éclaircissements », autour du dialogue national inclusif, le chef de l’Etat, a répondu indirectement à certains partis politiques, notamment le RCD, le PT et l’UCP pour ne citer que ceux-là, qui s’interrogeaient sur les « contours » du cette initiative présidentielle.
R.B