Le « tronçon de la mort », reliant Djebahia à Bouira, au niveau de l’autoroute Est-Ouest, est l’un des plus meurtrier d’Algérie.
Depuis son inauguration en 2008, cette section autoroutière, notamment dans sa fameuse descente, a fauché a bas mot des milliers de vies innocentes. Son appellation de « descente de la mort » est loin d’être usurpée ni même exagérée. Un chiffre illustre à lui seul l’ampleur de l’hécatombe au niveau de cette section : en 2024, 86 personnes ont trouvé la mort uniquement en empruntant cette descente de tous les dangers.
Ainsi et dans le but de tenter d’atténuer quelque peu ce funeste décompte, le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Abdelkader Djellaoui, a donné jeudi à Alger des instructions fermes, exigeant la mobilisation totale des ressources techniques et humaines pour accélérer la finalisation des études d’entretien de l’autoroute Est-Ouest, notamment au niveau de cette portion autoroutière.
Les « points noirs » en ligne de mire
En effet et présidant une importante séance de travail, le ministre a passé en revue l’état d’avancement des études relatives non seulement à l’autoroute Est-Ouest, mais également à la deuxième rocade d’Alger, ainsi qu’aux travaux d’entretien déjà engagés sur plusieurs tronçons stratégiques du réseau autoroutier national.
La réunion a accordé une attention particulière aux sections considérées comme prioritaires ou dangereuses, notamment :
● le tronçon Djebahia–Bouderbala,
● le tronçon Birtouta–Khemis El Khechna,
● et le tronçon Aïn Smara–Constantine.
L’inscription du segment Djebahia parmi ces « points noirs » confirme les préoccupations déjà soulevées ces derniers mois concernant cette portion.
Descente de Djebahia : Une réfection définitive ?
Pour rappel, lors d’une précédente intervention devant les élus de la nation, l’ancien ministre des Travaux publics Lakhdar Rekhroukh avait désigné la surcharge chronique des poids lourds comme l’une des causes principales de la dégradation accélérée de cette section.
Certains semi-remorques circulent, selon lui, avec un tonnage dépassant parfois le double de la limite autorisée, provoquant une détérioration rapide du bitume et des risques accrus pour les usagers.
Djellaoui, en inscrivant à nouveau Djebahia parmi les urgences nationales, semble ainsi poursuivre la même ligne : identifier, traiter et empêcher la réapparition des dégradations sur les zones les plus sensibles de l’autoroute Est-Ouest.
Djellaoui a été catégorique : le lancement effectif des travaux d’entretien doit intervenir immédiatement après la finalisation de ces études.
L’ADA au cœur du dispositif
Pour garantir le succès de cette opération d’envergure, le ministre a appelé à l’implication complète de l’ensemble des effectifs de l’Algérienne des autoroutes (ADA) — cadres, ingénieurs et travailleurs.
Leur mission est d’assurer un suivi rigoureux et une mise en œuvre efficace des projets d’entretien, vitaux pour la fluidité et la sécurité du trafic national.
En clôture de la réunion, qui a regroupé des cadres centraux du ministère, les Directeurs généraux de l’ADA, de l’Organisme national de contrôle technique des travaux publics (CTTP), de la Société algérienne d’études d’infrastructures (SAETI), ainsi que des représentants de la Société d’études techniques de Sétif (SETS), le ministre Djellaoui a souligné le rôle central des bureaux d’études et du CTTP.
Leur expertise est la garantie indispensable de la qualité d’exécution des travaux et du strict respect des normes d’entretien des autoroutes.
Enfin, cette série d’instructions vise à injecter une nouvelle dynamique dans les efforts d’entretien d’un axe autoroutier stratégique, confirmant la priorité accordée par le gouvernement à la modernisation et la pérennité de son réseau d’infrastructures de base.
