De nombreux villages de la commune de Draâ El-Mizan, au sud de Tizi-Ouzou, sont privés d’eau potable même en hiver.
Ainsi et à titre d’exemple, on citera les villages de Henia, Ouled Aissa, Tazrout, Ichoukren et bien d’autres. Plus de vingt mille citoyens ne reçoivent ce liquide qu’une fois tous les vingt-cinq jours voire un mois. Pourtant, nous dit-on, ce n’est pas l’eau qui manque.
Les villageois montent au créneau !
En effet, selon les représentants de la coordination des comités de villages, la commune de Draâ El-Mizan dont la population s’élève à plus de cent mille habitants n’a que deux réservoirs de stockage de deux mille mètres cubent d’eau. Dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, un membre de la coordination a interpellé le directeur de l’hydraulique et des ressources en eau pour faire dépêcher sur les lieux une commission technique qui devra se pencher sur ce manque d’eau qui se fait de plus en plus sentir. » C’est un problème soulevé depuis plus de cinq ans par notre coordination. Nous avons tenu une multitude de réunions de travail. Mais nous ne voyons rien venir. Puisque la wilaya a bénéficié d’une cagnotte conséquente de la part du Président de la république, nous demandons au nouveau wali de prendre en compte cette doléance », lance l’intervenant dans sa vidéo.
Et d’expliquer les causes de ce manque : » tout d’abord, ce sont les fuites énormes que nous voyons quotidiennement. Dans chaque quartier de la ville, il y a au moins cinq fuites. C’est-à-dire le réseau est hors d’usage. En 2024, nous avons encore des conduites en amiante. Certains réseaux datent de l’époque coloniale. Il faut une étude qui devra tenir en compte le nombre d’habitants qui n’est pas celui de l’indépendance « . En deuxième lieu, il est revenu sur les capacités de stockage et les réseaux alimentant notamment le flanc sud de la commune. » Ce qui est aussi à l’origine du manque dans ces villages est l’alimentation par le système de piquage”, est-il mentionné.
Des solutions existent pourtant…
La même source précise également que ce versant est alimenté par la conduite de diamètre 400 qui dessert aussi la commune de Tizi-Gheniff. “Nous proposons une nouvelle conduite à partir du réservoir 8000 mètres cubes de Tizi Larbaâ vers la station de pompage qui alimente ces villages. Il faudra aussi exploiter au maximum le barrage de Draâ El-Mizan doté d’une station monobloc pouvant traiter jusqu’à 2000 mètres cubes par jour. Et la capacité de cet ouvrage hydraulique avoisine le million de mètres cubes. En tout cas, des solutions existent, il suffit seulement de réfléchir au moyen de mettre fin au calvaire de ces milliers de citoyens et d’entendre ces doléances qui remontent à plus de cinq ans « , explique-t-il dans sa vidéo.
Ce membre de la coordination des comités de villages souhaite que l’appel de détresse de ces montagnards soit entendu par tous les responsables concernés. Il y a lieu de souligner que certains villages de ce flanc sud de la commune sont desservis par des conduite de diamètre 40 mm. Dans un reportage diffusé par une chaîne de télévision, on voit encore des personnes âgées, des femmes et des enfants chercher ce liquide vital sur des mulets dans des sources loin de leurs domiciles. Ou à défaut, acheter une citerne d’eau à 2500 dinars voire plus dans certains hameaux. « Les hautes autorités du pays ont donné des instructions strictes à tous les responsables de prendre en charge sérieusement ce problème. Draâ El-Mizan a besoin d’un programme spécial englobant la rénovation entière des réseaux et la construction de nouveaux réservoirs de stockage pour mettre fin à ce problème qui n’a que trop duré », conclut l’intervenant.