La catastrophe routière d’Oued El-Harrach, laquelle a coûté la vie à 18 personnes, a mis à nu les dérives de certains médias privés. Certaines chaînes de télévision privées, ont littéralement versé dans le « voyeurisme » malsain et à la limite de l’indécence.
Entre interviews au sein même de la morgue de l’hôpital d’El-Harrach, un harcèlement des familles de victimes afin de connaître leurs « impressions » et des images chocs à la limite du supportable, uniquement pour faire du « buzz » sur les réseaux sociaux, ces chaînes de télévision privées, ont atteint le summum de l’abjecte en profitant de cette tragédie nationale, dans le but de collecter le maximum de vues et de « likes ».
Écran noir pour quatre télévisions privées
Face à cette mascarade médiatique, le « gendarme » de l’audiovisuel, incarné par l’Autorité nationale et indépendante de régulation de l’audiovisuel ( ANIRA), vient de prendre des mesures contre certaines chaînes privées.
En effet et dans un communiqué rendu public ce samedi 16 août 2025 et relayé par l’agence officielle, APS, l’Anira a procédé à la fermeture temporaire de plusieurs chaînes de télévision privées coupables d’avoir enfreint la réglementation en vigueur en la matière, en versant dans le voyeurisme.
Ainsi, l’autorité a décidé de suspendre la diffusion des chaînes d’El-Bilad TV, El-Watania TV, El-Hayat TV et Echorouk TV, à compter de ce samedi 16 août 2025 à partir de 22 h 30, et ce, pour une durée de quarante-huit (48) heures consécutives. La même source précise que la suspension concerne la diffusion par satellite et la diffusion numérique en direct, avec l’interdiction de télécharger ou de republier tout nouveau contenu sur les plateformes numériques pendant la période de suspension, et la suppression immédiate de tout contenu en infraction des sites web, des plateformes de médias sociaux et des chaînes numériques affiliées.
Des grief accablants !
Par ailleurs, l’Anira souligne que parmi les dérives enregistrées, figurent notamment l’interviews de blessés dans les services d’urgence et de réanimation, la persécution des familles des victimes en état de choc, la diffusion d’images et de sons choquants sans préavis, et la tentative de maximiser l’engagement sur les réseaux sociaux au détriment de la dignité et de la vie privée des citoyens.
Par conséquent, l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel demande à l’Établissement public de radiodiffusion et de télévision (TDA) d’appliquer immédiatement la décision de suspension temporaire, en interrompant la diffusion des chaînes de télévision concernées sur tous les supports et réseaux qu’il gère, à compter de l’heure annoncée et pour une durée de 48 heures.