À l’instar du secteur de la santé publique, où les préavis de grève s’enchaînent, le secteur de l’éducation nationale est également en ébullition.
Après le Cnapeste qui songe «sérieusement» à paralyser les établissements scolaires, les manifestations chroniques des directeurs d’établissements primaires et les corps communs de l’éducation, le bureau de wilaya du Syndicat d’entreprise des travailleurs de l’éducation ( SETE) affilié a l’UGTA ( Union générale des travailleurs algériens) de Béjaia, revient à la charge.
En effet, ce syndicat, qui avait déjà sorti le «piquet de grève» le 14 janvier dernier, annonce à travers un communiqué rendu public, renouer avec la protestation le 5 février prochain. Le motif ? dénoncer les » inégalités » relevées dans les statuts particuliers et le régime indemnitaire des fonctionnaires de l’éducation approuvés en conseil des ministres du 22 décembre dernier et parus dans le journal officiel n°4 du 23 janvier 2025.
Les «statuts de l’injustice» décriés
D’emblée, dans sa troisième déclaration, dont Just-infodz.com a été destinataire d’une copie, ces syndicalistes ont dénoncé l’exclusion des services d’intendance des avantages de ces nouveaux statuts et de ce régime indemnitaire tout en s’interrogeant qui est derrière cette » injustice » en incombant la pleine responsabilité au ministère de l’éducation nationale. Puis, en premier lieu, les auteurs du document ont demandé l’intégration des ouvriers professionnels et les corps communs du secteur de l’éducation dans ces nouveaux textes et la titularisation de tous les fonctionnaires contractuels. Le SETE, a ensuite, interpellé la centrale syndicale et la FNTE ( Fédération nationale des travailleurs de l’éducation) d’ agir auprès du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en vue de revoir ces textes qui ont marginalisé plusieurs catégories de travailleurs du secteur. Aussi, ils ont rendu publique une plate-forme comprenant plusieurs revendications.
Que revendiquent-ils?
Il s’agit entre autres de la révision des statuts des ouvriers professionnels, des agents d’entretien et de sécurité ainsi que les corps communs en revoyant leur classification et bénéficier des nouvelles primes tout comme les autres corps tout en relevant leur prime de rendement de 30% à 40%, de la suppression aussi les lacunes provoquées dans ces statuts pénalisant les personnels de l’intendance, les adjoints d’éducation, les conseillers d’orientation scolaire, des surveillants généraux et des directeurs des écoles primaires, de la titularisation des fonctionnaires contractuels concernés par le décret exécutif 308-07 en supprimant les articles 19,20 et 22 de l’ordonnance 03-06 relative aux fonctionnaires de la fonction publique tout comme les fonctionnaires titulaires, de la précision des missions exactes attribuées aux ouvriers professionnels( concierge, cuisinier, agent polyvalent) et les agents des services économiques des établissements selon leur diplôme de recrutement, la révision des modalités d’intégration et de promotion en veillant sur l’égalité dans tous les corps en prenant en considération l’expérience professionnelle acquise, l’application de la réduction du départ à la retraite pour tous et l’application rétroactive des nouveaux statuts à partir du premier janvier 2024 comme l’a annoncé le Président de la République.
La «manipulation» des élèves dénoncée
Au terme de cette assemblée, les syndicalistes ont opté à l’unanimité une grève d’une journée, 05 février, et un rassemblement devant le siège de la direction de l’éducation de Béjaia dans le respect de la loi 02/23 du 25 avril 2024 régissant le droit syndical et les modalités de de la loi 08/23 relative aux conflits de travail et aux contentieux du droit de grève. En plus, les syndicats du SETE ont dénoncé les manœuvres visant à déstabiliser le secteur de la l’éducation en faisant allusion au mouvement de grève déclenché par les élèves dans les lycées et les collèges depuis plus de dix jours en appelant les parents à la vigilance et accompagner leurs enfants vers leurs établissements respectifs en vue d’assurer qu’ils ont rejoint les bancs de l’école .