Trente ans après son introduction dans le système éducatif, suite aux accords du 22 avril 1995, après une année de boycott scolaire notamment dans les wilayas bérbèriphones, la langue Amazighe avance à pas de tortue pour ne pas dire d’escargot.
Ainsi, même si cette langue est constitutionalisée comme langue officielle et nationale dans la constitution de 2016, sa prise en charge dans tous les secteurs est aléatoire ou parfois carrément absente notamment dans les administrations du pays .
Le caractère facultatif dénoncé
En effet et à chaque rentrée scolaire, la question de sa généralisation notamment dans le système éducatif se pose avec acuité chez les enseignants de Tamazight. Ceux de la wilaya de Batna rappellent cette revendication au secrétaire général du Haut commissariat à l’ Amazighité, M. El Hachemi Assad, dont l’institution est directement rattachée à la Présidence de la République, pour le solliciter à soulever leurs revendications auprès du président de la république, M. Abdelmajid Tebboune. Dans cet écrit, ils ont relevé que cette langue officielle et nationale est toujours facultive. Ils ont dénoncé ce caractère car, estiment-ils, cette langue est l’une des composantes de l’identité nationale aux côtés de l’Arabité et de l’ Islamité.
Une «régression» enregistrée
Par ailleurs, les rédacteurs du document ont constaté que le nombre d’élèves étudiant cette langue est en nette régression. » Cela est lié directement à son caractère facultatif », se désolent-ils. Ils appellent, par ailleurs, l’application de l’article 4 dans son chapitre 6 de la loi sur l’orientation scolaire concernant son caractère de langue nationale. Pour faire avancer cette la langue, ils demandent au secrétaire général du HCA de transmettre au Président de la République les trois revendications essentielles à savoir l’introduction de Tamazight dans toutes les écoles où sont pourvus les postes pédagogiques de cette langue, de la généraliser non seulement dans les régions où elle est parlée mais aussi sur le territoire national et de retirer son caractère facultatif


