Il y a exactement 64 ans ( 26 juillet 1960) tombait au champ d’honneur les armes à la main le lieutenant Said Boubeghla dit Said n’ Ahmadouche.Ce vaillant combattant, est tombé au champ d’honneur à Ath Boumaâza, sur les hauteurs de l’actuelle commune de Frikat, dans la daira de Draâ El-Mizan, dépendant de la wilaya de Tizi- Ouzou, dans une rude bataille qu’il livra à l’armée coloniale. Deux autres martyrs tombèrent à ses côtés : Abdelaziz Mahmoud de Batna et Si Rezki de Bejaia.
Un chef de guerre émérite
La nouvelle secoua les Moudjahidine de la région 1 , zone 4, wilaya trois. Ce fut une terrible nouvelle pour eux. » Said Boubeghla était un fin stratège militaire. Il était notre chef. Nous gagnions toutes nos batailles avec lui. Je ne vais pas vous les raconter une à une. En tout, sa mort fût pour nous une grande perte. Il ne vécut pas jusqu’à l’indépendance. Pourtant, il ne restait pas longtemps pour la victoire finale. Il tomba en martyr en 1960. Deux ans avant le triomphe de notre révolution », déclarait il y a quelques années un ancien moudjahid en la personne de Mohamed Hadj Ali dit Moh Ahniche. Après son identification, le gendarme Secondé Guy le déclara à la mairie le 27 juillet 1960 selon son extrait de décès.
Le lieutenant Said Boubeghla dit Said n’ Ahmadouche.
Said Boubeghla est né le premier juin 1932 à Tafoughalt relevant aujourd’hui de la municipalité d’Ait Yahia Moussa. Dès son jeune âge, des militants de la première heure dans le mouvement national tels Djemaâ Salemkour, Lounes Djebara, Rabah Meddour ou encore Djemaâ Boubeghla, une cellule du PPA de son village, l’initièrent à la politique.
Un des «bras droit» du Colonel Ouamrane
Peu avant le 31 octobre 1954, Amar Ouamrane l’incopora dans le groupe de Oudni Aomar dit Si Moh Nachid, Mohamed Belaouche et d’autres militants pour se rendre à Blida et mener des actions contre les biens des colons dans la nuit du 31 octobre au premier novembre. Ce fut pour eux le premier acte héroïque.
Aussi, il participa à toutes les opérations jusqu’en 1955 lorsque avec d’autres combattants ils mirent le feu à l’école coloniale de Tighilt Oukerrouche ( M’Kira) après avoir délesté le Caïd Ramdane de sa griffe et de son cachet emportant avec eux un butin de quelques centaines de francs extorqués au trésorier du Caïd provenant de l’impôt versé de force par les autochtones. Ce jour-là ,ils brûlérent la maison du Caïd.
L’homme de toutes les batailles…
Étant, un jeune dévoué pour la lutte armée contre l’occupant, Krim Belkacem le chargea avec d’autres jeunes actifs comme lui à l’exemple de Mamache Ahmed dit Oubelhadj, un jeune de 19 ans, de participer à la sécurisation du congrès de la Soummam du 20 Août 1956.
Au début de l’année 1956, il prépara une embuscade à un convoi militaire sur la route de Tamdikt à Tizi-Gheniff. Le convoi fut anéanti. Le lieutenant Said Boubeghla participa à toutes les grandes batailles de la région. Il s’agit de la bataille du 6 janvier 1959, la bataille de Tachtiouine en mars 1959, la bataille de Tizi Guezgarène et bien d’autres combats contre la soldatesque française.
Sa famille et ses frères d’armes lui rendent hommage
Il s’illustra par son action spectaculaire en désarmant un groupe d’auto défense à Ouled Mériem sur les hauteurs de Tizi- Gheniff sans tirer un coup de feu . Il fut un stratège militaire exemplaire. Il commandait un vaste territoire de la frontière de la wilaya 4 jusqu’à Ain El Hammam, l’ex Michelet.
Aujourd’hui, un collège d’enseignement moyen à Tizi-Gheniff porte le nom de ce vaillant Chahid. Presque chaque année, un hommage à la hauteur de son sacrifice lui est organisé en présence de sa famille, des Moudjahidine et toute la famille révolutionnaire.
A.O