C’était le branle-bas de combat dans la vallée du M’zab lors d’un exercice hors normes de simulation d’une inondation à grande échelle de la wilaya de Ghardaïa, exécutée le mardi 27 février, par les éléments de la Protection Civile et épaulés par les troupes de l’Armée nationale populaire(ANP).
La situation : la catastrophe vécue par la région la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2008 qui avait , rappelons-le ravagé neuf (9) des treize communes de la wilaya de Ghardaïa de l’époque avant le dernier découpage qui l’a délesté de trois communes au profit de la récente wilaya d’El Menéa.
En effet, tout a été mis en œuvre par les pouvoirs publics, notamment par la mobilisation impressionnante de tous les moyens adéquats, humains et matériels pour faire face à de telles catastrophes.
Grandiose mobilisation !
Ainsi, une armada d’engins et de moyens de secours a été exposée et présentée au wali de Ghardaïa, Mr Abdellah Abi Nouar, accompagné du président de l’APW , M Slimane Hadj Saïd. Ce dernier, a supervisé toute l’opération en coordination avec des officiers supérieurs de l’ANP, de la gendarmerie, du chef de sûreté de wilaya, du directeur de wilaya de la protection civile, des membres de l’exécutif, notamment ceux concernés au premier chef par l’opération, entre autres le directeur de la santé, le directeur du commerce et les directeurs de la Sonelgaz, de l’ADE, de l’ONA et bien entendu du président de la section locale du Croissant Rouge Algérien , qui a mobilisé tous ses troupes et ses moyens. C’est dire, et c’est rare de voir une telle concentration de responsables et de moyens, que tout le monde était sur le pont.
Une simulation calibrée au milimétre
Même un village de tentes supposées recevoir les éventuelles sinistrés et victimes, a été dressé par la protection civile et le Croissant Rouge Algérien à la zone des sciences sur un immense terrain plat, à proximité de l’aéroport Moufdi Zakaria.
Nous avons constaté de visu toute une équipe médicale mobilisée pour la circonstance, renforcée par une équipe de psychologues censés prendre en charge les sinistrés en état de choc et de traumatisme psychologique. Mais le clou de l’opération avait lieu quelques kilomètres plus bas, exactement dans la commune d’El Atteuf, où un exercice combiné, entre la protection civile qui avait engagé des équipes cynophiles et de plongeurs accompagnés par des Zodiacs et surtout l’ANP qui avait mis à contribution ses gros moyens, notamment une armada de camions et surtout un hélicoptère pour le transport d’urgence des victimes vers les hôpitaux de la wilaya .
Le plan Orsec éprouvé
L’opération coordonnée par un P .C. de campagne installé par la protection civile sur les hauteurs d’El Atteuf, sur un promontoire dénommé Hamrayate, du haut duquel le wali et la délégation l’accompagnant, ont suivis à la jumelle toute l’opération lors de laquelle, en fin d’exercice, les hélicoptères de l’ANP et de la police nationale sont passés devant eux. Un officier de la protection civile rappelle à l’assistance que « cet exercice reflète le respect du volet pratique dans sa définition des différents modules du plan ORSEC , conformément à la loi 04 – 20 du 25 /12/2004 , relative à la prévention des risques majeurs et la gestion des catastrophes dans la cadre du développement durable ainsi que le décret exécutif 19-59 fixant les modalités d’élaboration et de gestion des plans d’organisation des secours», a-t-il détaillé.
Des séquelles toujours vivaces !
Selon un membre de la société civile qui assisté à toute l’opération « cet exercice est très important pour la région qui rappelons-le a vécu une énorme catastrophe causée par la crue de l’Oued Mzab et des intempéries la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2008 lors laquelle pas moins de 33 morts et plus de 600 blessés ont été enregistrés alors que plus de 3000 familles ont été déclarés sinistrés . C’est justement pour éviter autant que faire se peut de revivre de tels drames. »
Quand Ouyahia prenait son temps…
Rappelons qu’au lendemain de la catastrophe de 2008 à Ghardaïa, une cellule de crise avait été mise en place par la ministre de l‘intérieur et des collectivités locales de l’époque, Noureddine Yazid Zerhouni, qui s’était rendu sur place.
Le chef du gouvernement de l’époque Ahmed Ouyahia, avait visiblement pris tout son temps pour se rendre au chevet des sinistrés, puisqu’il n’a daigné « débarqué » que 5 jours plus tard, à savoir le 5 octobre, avec la quasi-totalité de son gouvernement et ne déclare pas moins de 9 communes zones sinistrés.
Il a fallu des années avant que tous les stigmates de cette catastrophe ne soient effacés, si tant est qu’elles le soient vraiment.
L.K