Exportations de GNL : Pourquoi l’Espagne importe moins de GNL algérien ?

En février 2025, les importations espagnoles de gaz ont enregistré un recul notable de 26 % par rapport au mois précédent, marquant une tendance à la baisse après une année 2024 déjà marquée par des diminutions successives.

Selon les données récentes obtenues par la plateforme énergétique spécialisée basée à Washington, l’Espagne a importé environ 26,32 térawattheures (TWh) de gaz (naturel et liquéfié) en février 2025, contre 35,63 TWh en janvier 2025 et 31,53 TWh en février 2024. Cette baisse s’inscrit dans un contexte où l’Algérie, autrefois premier fournisseur de gaz de l’Espagne, a cédé sa place aux États-Unis.

Une baisse drastique enregistrée

En effet, depuis décembre 2023, l’Algérie dominait les exportations de gaz vers l’Espagne. Cependant, pour le deuxième mois consécutif, elle a perdu sa position de leader en février 2025.

Les États-Unis ont pris la tête avec 35,2 % des parts du marché, exportant 9,26 TWh de gaz naturel liquéfié (GNL). Bien que ce chiffre soit en baisse par rapport à janvier 2025 (10,45 TWh), il représente une augmentation significative par rapport à février 2024 (8,01 TWh).

L’Algérie, quant à elle, se classe désormais en deuxième position avec 34,9 % des parts, exportant 9,19 TWh de gaz naturel. Ce chiffre est en baisse par rapport à janvier 2025 (10,12 TWh). De plus, aucune cargaison de GNL algérien n’a atteint l’Espagne pour le troisième mois consécutif, ce qui souligne un recul notable dans ce segment.

Les raisons d’un changement de cap

Plusieurs facteurs expliquent ce renversement de situation. Tout d’abord, les États-Unis ont accru leur production et leurs exportations de GNL ces dernières années, devenant un acteur majeur sur le marché mondial du gaz. Leur capacité à fournir des volumes importants à des prix compétitifs a séduit de nombreux pays, dont l’Espagne.

En parallèle, l’Algérie a rencontré des difficultés à maintenir ses exportations de GNL. Les tensions géopolitiques, les défis logistiques et la concurrence accrue sur le marché international ont probablement joué un rôle dans ce recul. De plus, l’Espagne a diversifié ses sources d’approvisionnement ces dernières années, réduisant sa dépendance vis-à-vis de l’Algérie.

Baisse générale des importations espagnoles

En 2024, les importations espagnoles de gaz ont chuté de 14,7 % par rapport à 2023, passant de 398,0 TWh à 339,4 TWh. Cette tendance s’est poursuivie en 2025, avec une baisse de 26 % en février par rapport à janvier. Le GNL a dominé les importations avec 61,9 % des parts (16,29 TWh), tandis que le gaz naturel représentait 38,1 % (10,03 TWh). En comparaison, en février 2024, le GNL représentait 67,8 % des importations (21,39 TWh), contre 32,2 % pour le gaz naturel (10,14 TWh).

Les autres fournisseurs de l’Espagne

Outre les États-Unis et l’Algérie, d’autres pays ont contribué aux importations espagnoles de gaz en février 2025. La Russie se classe troisième avec 8,3 % des parts (2,19 TWh de GNL), suivie du Nigeria (8,0 %, 2,11 TWh de GNL) et de l’Angola (3,9 %, 1,022 TWh de GNL). Le Congo, après trois mois d’interruption, a repris ses exportations vers l’Espagne, se positionnant en sixième place avec 3,4 % des parts (0,887 TWh de GNL).

Le Qatar, la Portugal et la France complètent la liste, mais leurs contributions sont modestes. La France, en particulier, a vu ses exportations vers l’Espagne s’effondrer, passant de 0,963 TWh en février 2024 à seulement 0,234 TWh en février 2025.

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