Les ralentisseurs, ou plus trivialement appelés «dos d’âne» pullulent sur les routes en Algérie et dans la majeure partie des cas, ils sont installés de manière anarchique, au mépris des règles les plus élémentaire du code de la route.
Ainsi, partant de ce constat peu reluisant et dans une volonté affirmée de moderniser les infrastructures routières et de renforcer la sécurité des usagers, le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a décidé de mettre de l’ordre dans l’installation souvent désordonnée et anarchique des ralentisseurs et dos d’ane à travers le pays.
Des «dos d’âne» destructeurs
En effet, ces dernières années, les ralentisseurs – ou dos-d’âne – se sont multipliés de manière anarchique, notamment dans les zones urbaines. Installés sans étude préalable ni autorisation, ils deviennent parfois plus nuisibles qu’utiles : détérioration des véhicules, embouteillages, voire accidents.
Conscient de cette problématique, le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, a apporté des précisions à ce sujet dans une réponse parlementaire.
Des alternatives modernes et moins contraignantes
Dans ce sillage, le ministre a souligné que des dispositifs plus modernes, esthétiques et moins invasifs sont désormais privilégiés.
Parmi ces solutions figurent les clous réfléchissants, les bandes rugueuses, les ronds-points compacts, ou encore des tracés sinueux qui obligent les automobilistes à ralentir sans gêner excessivement la fluidité du trafic.
Ces dispositifs permettent non seulement de préserver l’état des routes et des véhicules, mais aussi de garantir une circulation plus fluide et sécurisée.
Un cadre légal à respecter scrupuleusement
Par ailleurs, le ministre a rappellé que la pose de ralentisseurs est encadrée par le décret exécutif n°05-499 du 29 décembre 2005, qui définit les conditions d’implantation, les normes techniques et les emplacements autorisés pour ces équipements.
D’ailleurs, pour mettre fin aux abus, une circulaire interministérielle datant du 27 février 2016 – signée avec le ministère des Travaux publics – a été adressée aux walis. Elle leur rappelle l’obligation de consulter les services techniques avant toute installation et interdit formellement les ralentisseurs sur les axes à forte densité de trafic.
Le ministère a également donné des instructions fermes pour retirer les ralentisseurs non conformes et ceux posés sans autorisation. Cette campagne de mise en conformité vise à restaurer une certaine cohérence dans l’aménagement urbain et routier, tout en réduisant les désagréments pour les automobilistes.
Sécurité et fluidité : une nouvelle approche
Enfin et adoptant ces nouvelles orientations, le gouvernement veut faire évoluer les mentalités et encourager une culture de la sécurité routière plus intelligente. L’objectif n’est pas d’interdire les ralentisseurs, mais d’en faire un outil ponctuel et réfléchi, au service des usagers, et non une réponse automatique à chaque problème de vitesse.