Dans le cadre de sa stratégie de lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, les pouvoirs publics resserrent l’étau sur les financements des Associations.
Ainsi, le ministère de l’Intérieur des Collectivités locales et de l’aménagement du territoire, a adressé une instruction aux communes du pays, leur enjoignant d’accélérer l’enregistrement des associations sur les registres nationaux et locaux.
Une course contre la montre avant le 15 août
En effet, cette directive, fondée sur le décret exécutif n°25-101 du 12 mars 2025, vise à renforcer la transparence financière des associations et à mettre un terme aux éventuels abus commis sous couvert d’activités caritatives, culturelles ou sociales.
Selon plusieurs correspondances communales, les associations légalement reconnues sont invitées à mettre à jour leurs informations via une plateforme nationale dédiée, avant la date butoir du 15 août.
Objectif : identifier les sources de financement et prévenir les dérives
Cette opération s’inscrit dans la volonté des autorités de prévenir toute tentative de financement illicite ou de blanchiment d’argent via les structures associatives. Une attention particulière est accordée aux dons d’origine étrangère, qui devront désormais être dûment documentés, vérifiés et déclarés.
D’ailleurs, en vertu du décret exécutif 25-101, les autorités disposent de larges prérogatives pour geler ou saisir sans délai les fonds et biens des associations suspectées d’avoir des liens avec des entités ou personnes inscrites sur les listes nationales ou internationales de sanctions.
Un encadrement renforcé sous contrôle national et international
Ces mesures répondent également aux recommandations du Groupe d’action financière internationale (GAFI), en particulier sa recommandation n°8, qui cible les organisations à but non lucratif pouvant être détournées à des fins terroristes.
Le gouvernement entend ainsi aligner sa législation sur les standards internationaux, tout en mettant en œuvre les dispositions de la loi 05-01 du 6 février 2005 modifiée, relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Audit obligatoire et traçabilité des dons
Les associations devront également procéder à une vérification de l’identité de leurs donateurs, notamment ceux situés à l’étranger, tout en archivant et documentant chaque opération financière. En cas d’activité ou de financement suspect, elles auront l’obligation de signaler immédiatement les faits aux autorités compétentes.
À travers cette démarche, les pouvoirs publics visent à assainir le paysage associatif, en le protégeant contre les infiltrations criminelles et les financements douteux.
Il s’agit également de garantir la crédibilité et l’intégrité des actions associatives, tout en instaurant une culture de gouvernance, de responsabilité et de conformité légale.
Ces nouvelles exigences marquent un tournant dans la régulation du secteur associatif algérien, appelé désormais à jouer son rôle dans un cadre plus rigoureux, mais aussi plus sécurisé et crédible.