Par K.B
Dans un monde où les mouvements de population façonnent de plus en plus les dynamiques internationales, la question migratoire demeure au cœur des enjeux contemporains.
À l’aube d’une nouvelle étape diplomatique cruciale, l’Italie s’apprête à accueillir un événement d’une importance capitale. Matteo Piantedosi, ministre de l’Intérieur italien, a récemment annoncé la tenue d’une réunion ministérielle du G7 dédiée en partie à cette problématique complexe et sensible. Prévue dans les deux semaines à venir en Italie, cette rencontre au sommet promet de marquer un tournant dans l’approche collective de la gestion des flux migratoires.
L’Algérie à la table des grands
En effet, Rome, qui assure actuellement la présidence du G7 a pris la décision d’élargir le cercle des participants à cette réunion, en dépassant le cadre des seules nations du G7. Ce choix témoigne d’une volonté d’aborder la question migratoire de manière plus inclusive et globale.
C’est ainsi que les ministres de l’Intérieur de l’Algérie, la Tunisie, la Libye et la Cote d’Ivoire sont invités à prendre part à cette rencontre. Selon un communiqué publié sur le site officiel du G7, la rencontre aura lieu du 2 au 4 octobre prochain dans la ville de Mirabella Eclano. La première session de travail sera axée sur la sécurité, en tenant compte des évolutions des scénarios internationaux.
Ensuite, les discussions se tourneront vers la cybersécurité, avec une attention particulière portée aux phénomènes criminels en ligne et aux mesures de protection des utilisateurs du web, notamment les plus vulnérables. La troisième session se focalisera sur la prévention et la lutte contre les réseaux criminels internationaux, responsables de la diffusion de drogues synthétiques telles que le fentanyl.
Le dîner de travail explorera les risques et opportunités liés à l’utilisation de l’intelligence artificielle. Enfin, la session de clôture sera entièrement dédiée aux questions migratoires, avec un accent mis sur la lutte contre la traite des êtres humains. À cet égard, des ministres des pays d’origine et de transit des migrants ont été invités à participer.
L’Italie en «hub» des échanges d’expertises
Selon l’agence italienne « Aki », cette rencontre internationale a pour but de favoriser un échange approfondi d’expériences et de stratégies en matière de gestion des flux migratoires entre les pays participants.
Ce sommet survient dans un contexte où la question migratoire est devenue une préoccupation mondiale de premier plan.
Lors d’une déclaration à Rome, le ministre Piantedosi a mis en avant l’importance de cet événement. Il a expliqué que cette réunion serait l’occasion pour l’Italie de partager son expérience en matière de gestion des migrations avec ses homologues du G7 et les pays africains invités. « Dans deux semaines, j’aurais l’occasion de discuter des défis migratoires avec mes collègues et d’échanger des stratégies pour mieux gérer ces flux », a-t-il précisé.
L’objectif principal de ce sommet est de promouvoir une approche coordonnée face aux enjeux migratoires. L’accent sera mis sur une gestion plus efficace des flux migratoires et sur le développement d’initiatives conjointes pour répondre à ce phénomène global.
L’Algérie en partenaire viable
La question migratoire revêt une importance particulière pour l’Italie. Le gouvernement de Giorgia Meloni a récemment appelé à une coopération renforcée au sein de l’Union européenne afin de mieux contrôler les flux migratoires irréguliers en provenance d’Afrique.
Par ailleurs, un plan de promotion du développement en Afrique a été lancé pour s’attaquer aux causes profondes de l’émigration. Pour rappel, le ministre de l’Intérieur des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, Brahim Merad, avait pris part en mai dernier à Rome (Italie), aux travaux de la réunion de coordination de haut niveau sur les questions liées à la migration clandestine, regroupant les ministres de l’Intérieur de l’Algérie, de l’Italie, de la Tunisie et de la Libye. Lors de cette rencontre, le ministre avait a présenté «l’approche globale et intégrée de l’Algérie», qui est articulée selon lui autour «des axes juridique, humanitaire, opérationnel et de développement».
L’approche de l’Algérie en exemple
Dans ce contexte, M.Merad avait précisé que « l’Algérie a adopté une approche globale et intégrée pour faire face à la migration irrégulière, reposant sur les axes juridique, humanitaire, opérationnel de développement», tout en soulignant que cette approche, «permet de garantir une prise en charge juste et humaine, protégeant toutes les parties, quelles que soient leur origine et destination, en mettant principalement l’accent sur les causes profondes de ce phénomène».
Le ministre avait appelé, dans ce sens, «à dépasser l’approche restrictive qui se limite aux mesures opérationnelles, sécuritaires et administratives pour faire face au phénomène de la migration clandestine, afin de faire avancer nos efforts communs vers une approche visant à traiter en profondeur les causes réelles et profondes de l’accroissement de ce phénomène, en adoptant des approches globales et équitables et des solutions efficaces et humaines».
Brahim Merad a également mis en avant les résultats obtenus grâce au plan mis en place, indiquant que celui-ci avait permis de réduire considérablement les tentatives de migration maritime. Selon lui, les traversées depuis les côtes algériennes vers l’Italie étaient devenues presque inexistantes, représentant en 2023 seulement 0,4 % du total des migrants clandestins arrivés en Italie par diverses routes.