Le Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA), en collaboration avec le ministère de l’éducation nationale avec la participation active du wali de Blida a organisé du 5 octobre au 8 octobre un séminaire au profit des inspecteurs de la langue Amazighe.
Ainsi, cet événement qui s’est déroulé à l’ Institut National de Formation des Cadres (INFC) de l’éducation nationale, a été l’occasion d’aborder plusieurs thématiques sous la direction de plusieurs encadreurs imminents venus des quatre coins du pays.
Une « dimension nationale » exigée
En effet, les débats autour des sujets retenus ont été fructueux au point où une série de recommandations ont été retenues en vue non seulement de promouvoir cette deuxième langue nationale et officielle mais aussi dans le but de procéder à la généralisation de son enseignement dans tous les paliers de l’école algérienne à travers le territoire national. Au terme de cette rencontre, des recommandations très importantes ont été scindées en quatre axes pouvant donner à la langue Amazigh une dimension nationale trente ans après son introduction dans le système éducatif.
La « pédagogie du bonheur » évoquée
Le premier axe est intitulé « la formation et les compétences pédagogiques». À ce niveau, il est recommandé une formation continue et périodique des inspecteurs dans cette langue aux niveaux local, régional et national pour une meilleure coordination entre ces cadres d’autant plus que cette langue possède de nombreuses variantes et permettre ainsi à ces formateurs d’élaborer une méthodologie d’apprentissage aux élèves non berbérophones de se mettre dans le bain linguistique de la langue.
Son apprentissage, a été aussi souligné, devrait se faire avec une » pédagogie du bonheur », c’est à dire donner du goût pour l’apprendre loin de la lassitude en recourant à des méthodes interactives modernes. Par ailleurs, il a été décidé d’organiser des regroupements périodiques pour évaluer les procédés mis en place.
Une « mise à jour » des techniques d’apprentissage préconisée
Le deuxième axe est centré sur le développement des programmes et d’apprentissage. À cet effet, la révision des manuels scolaires en les adaptant aux spécificités linguistiques et régionales tout en introduisant des éléments culturels en direction des apprenants non locuteurs de cette langue occupe la place importante dans ce deuxième volet de recommandations. Par ailleurs, les encadreurs et les inspecteurs ont mis l’index sur la mise sur pied d’une méthodologie commune dans un premier temps avant de se lancer dans l’élaboration d’un glossaire scolaire unique répondant aux terminologies pédagogique et didactique fondamentales.
Numérisation et IA suggérées
Le troisième volet est dédié à la numérisation et à la création éducative. Il a, donc, été suggéré de mettre en place une plate-forme numérique intitulée » Aswan » consacrée à tous les contenus d’apprentissage dont les éléments littéraires, éducatifs, audiovisuels en Tamazight tout en encourageant les inspecteurs et tous les autres intervenants dans l’enseignement de cette langue à l’enrichir. Comme, il a été aussi retenu de recourir à l’intelligence artificielle ( IA) pour développer les programmes numériques de cette langue.
Un nécessaire accompagnement
Enfin, dans le volet intitulé » gouvernance et accompagnement institutionnel « , il a été souligné que ce document de recommandations sera remis aux autorités compétentes pour mettre en exécution ces directives.
Il a été, en outre, recommandé d’accompagner les inspecteurs de la langue Amazigh dans leur noble mission en collaboration avec les Directions de l’éducation et l’inspection générale du ministère de l’éducation nationale tout en révisant la carte nationale de la répartition de ces cadres de l’éducation pour une meilleure prise en charge de l’encadrement des enseignants à travers le territoire national et les rapprocher des professeurs.
Cela étant, c’est un grand pas vers la prise en charge de la langue Amazigh dans toute sa dimension dans le but de renforcer la cohésion et l’unité nationales dans un contexte régional compliqué et complexe.