Alors que la planète fait face à une urgence environnementale, l’Algérie peine encore à valoriser efficacement ses déchets. Moins de 10 % des ordures produites chaque année sont recyclées.
Ainsi et lors du lancement des travaux de la rencontre nationale sur la dynamisation locale de la pratique environnementale, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, M. Saïd Saïoud, a livré un discours sans détour sur l’état actuel de la gestion des déchets et de la propreté urbaine en Algérie. Un constat amer s’impose : malgré les efforts consentis, la réalité sur le terrain reste marquée par de sérieuses insuffisances.
Un constat amer
En effet, le ministre a notamment pointé un certain décalage entre les moyens mobilisés et les résultats constatés, en soulignant que plusieurs villes et quartiers à travers le pays continuent de souffrir de la persistance de mauvaises pratiques, telles que les décharges sauvages ou encore l’apparition de points noirs d’accumulation des déchets, visibles aux abords de nombreuses zones urbaines. Selon lui, ces dysfonctionnements ne sont pas dus uniquement à un manque de volonté, mais relèvent surtout de carences structurelles profondes.
Le diagnostic préliminaire réalisé par les services concernés révèle ainsi une série de lacunes préoccupantes : un manque de planification stratégique, une mauvaise utilisation des moyens matériels, une faible capacité d’évaluation sur le terrain, mais aussi une insuffisance en matière d’accompagnement technique et d’appui local. Ces déficiences entravent sérieusement la mise en œuvre d’une politique environnementale cohérente et performante, capable de répondre aux attentes des citoyens en matière de qualité de vie.
Une vision renouvelée
Face à cette situation, M. Saïoud a plaidé pour une refonte en profondeur des mécanismes de gestion des déchets, en appelant à l’élaboration d’une feuille de route claire et opérationnelle, fixant les priorités d’action et les axes d’intervention les plus urgents. Il a également insisté sur la nécessité de renforcer les outils de planification, d’anticipation et d’évaluation, tout en appelant à une meilleure coordination entre les services centraux et les collectivités locales.
Mais au-delà du constat, le ministre a proposé une vision renouvelée de la gestion des déchets, fondée sur une approche économique. Il a en effet souligné que les déchets ne doivent plus être perçus comme un simple fardeau, mais comme une ressource potentielle, susceptible de générer richesse et emplois à travers des actions de tri, de récupération et de valorisation. Il s’agit là d’un virage vers une économie circulaire, qui repose sur la transformation des déchets en opportunités de développement local.
Sauyoud sonne la mobilisation générale
Dans ce sens, il a salué l’initiative de la ministre de l’Environnement et de la Qualité de vie, et a réaffirmé l’engagement de son ministère à accompagner toutes les initiatives allant dans le sens de l’amélioration de la propreté urbaine et du cadre de vie. Le ministre a également insisté sur l’importance d’une mobilisation générale, notamment au niveau local, où les assemblées élues doivent jouer un rôle central dans la détection et le traitement des problèmes liés à l’environnement.
M. Saïoud a conclu son intervention par un appel à la cohésion et à la responsabilité collective, en soulignant que seule une action concertée entre tous les acteurs – institutions, collectivités, citoyens – permettra de transformer en profondeur l’image des villes et villages algériens. Selon lui, c’est par l’union des efforts que l’on parviendra à améliorer durablement la qualité de vie des citoyens sur l’ensemble du territoire national.