La fête locale du «Cheval Barbe», une race locale( appelée également cheval de Barbarie) et du Méhari (et son dromadaire) s’est ouverte vendredi en fin d’après-midi à Metlili, à 45 km au sud de Ghardaïa, dans une ambiance célébrant la fantasia et les traditions équestres et camelines de la région.
Ainsi, dans une ambiance des grands jours et devant des milliers de spectateurs, dont certains venus spécialement de contrées éloignées pour assister à cette fantastique journée d’exhibition, le spectacle était époustouflant tant par l’impeccable organisation que par les évolutions synchronisées des cavaliers et méharistes.
Spectaculaire!
Spectaculaires, elles sont accompagnées de détonations de baroud, exécutées par des cavaliers en superbes tenues traditionnelles qui font tournoyer leur fusil en plein galop avant de le décharger, créant une harmonie parfaite entre le cavalier et sa monture. Étroitement liée à la vie sociale et culturelle de la région de Metlili, berceau de la grande tribu des Châambas, la fantasia constitue un élément authentique du patrimoine culturel populaire dont les racines remontent à des siècles. « Dans la mémoire populaire et en tant que tradition millénaire, elle est indéniablement considérée comme une partie intégrante de notre histoire et de notre culture. Elle symbolise l’héroïsme et le courage de l’homme qui à travers ses montures démontre qu’il reste viscéralement attaché à sa terre et à son identité » affirme un des organisateurs de cette manifestation culturelle qui ajoute « pour toutes ces raisons historiques, nous avons le devoir d’assurer sa transmission aux générations futures ».





Considérée par la population comme l’une des célébrations les plus importantes de l’héritage culturel et de l’identité nationale algérienne, elle se déroule généralement sur un terrain linéaire de plusieurs centaines de mètres. Orchestrée soit en groupes de plusieurs cavaliers soit individuellement, son objectif premier est de mettre en valeur l’adresse, la vitesse, le tir au fusil, les costumes traditionnels, ainsi que la beauté des courbes des superbes chevaux barbes et leurs harnais en cuir faits et cousus mains alors que le » clou » du spectacle reste le magnifique tir synchronisé du baroud.
Le « nerf de la guerre » reste indispensable
Patrimoine ancestral à n’en point en douter, l’organisation de la fantasia reste cependant tributaire de plusieurs paramètres dont la non moins importante reste sa prise en charge par les autorités locales en termes de moyens matériels , notamment l’hébergement et la restauration des cavaliers et des méharistes venant de lointaines contrées pour prendre part à ces festivités très prisées par la population et les touristes nationaux et étrangers qui restent ébahis par tant de beauté et de maîtrise .
Fête populaire par excellence elle a, selon les organisateurs « comme double objectif d’abord d’affirmer la valorisation et la promotion du riche patrimoine matériel et immatériel locale pour l’ériger en un levier de développement durable mais aussi et surtout à préserver l’art séculaire et la maîtrise du cavalier et méhariste Algérien véhiculés par ce noble art d’apprivoiser le cheval et le dromadaire. » Tout un art et une maîtrise de soi et de sa monture.