Entre Ghardaïa et les mariages collectifs, c’est une grande histoire d’amour. La moindre occasion, la moindre date symbolique du calendrier, donne lieu à une grande kermesse populaire, où les couples se disent « oui » pour la vie, du moins en théorie.
Ainsi et à l’occasion du 71e anniversaire du déclenchement de la glorieuse révolution du 1er Novembre 1954, 55 couples ont convolé en justes noces dans quatre mariages collectifs célébrés à travers le territoire de la wilaya.
Deux cérémonies organisée à la ville de Ghardaïa
En effet, entièrement financées par des bienfaiteurs et donateurs dans le but de consolider les liens sociaux et promouvoir la culture solidaire, quatre cérémonies de mariages, englobant 55 couples, issus de différentes couches sociales qui ont convolé en justes noces, ont été organisées jeudi à travers trois communes de la wilaya de Ghardaïa.
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Deux cérémonies ont eu lieu dans la commune de Ghardaïa, l’une au grand quartier de Bouhraoua, sur les hauteurs de la vieille ville de Ghardaïa ou pas moins de 20 couples ont abandonnés le célibat et 1 jeune homme a été honoré pour avoir entièrement mémorisés le Saint Coran. Le second mariage a eu lieu dans l’emblématique quartier de Hay El Moudjahidine, dans la vieille, un semblant de Casbah de la ville de Ghardaïa, ou sept (7) autres jeunes ont franchis le pas du mariage.
Deux autres à Dhaïa Ben Dahoua et Guerrara
À Dhaïa Ben Dahoua, à 20 km au nord-est du chef-lieu de wilaya, 11 autres couples se sont unis alors que 11 autres jeunes hommes ont été honorés pour avoir complètement mémorisés le Saint Coran.
A 120 km au nord-est de Ghardaïa, la grande tribu des Laâtatcha a organisé dans une grande Kheïma dressée sur la place d’El Aïne de la ville de Guerrara un mariage collectif pour 17 jeunes qui ont décidés de changer de statut, de célibataire à marié, en fondant leurs foyers. En marge de cette grandiose fête, une cérémonie de circoncision collective organisée par la Zaouïa Cheikh Sidi Aïssa Ben Aâtatcha de Guerrara a touchée 53 garçonnets.
« L’objectif est d’encourager le mariage conformément aux valeurs Islamiques et d’aider les jeunes en difficulté financière à abandonner le célibat et à s’intégrer dans la société », a souligné Hadj Atallah, un membre de l’organisation du mariage collectif de de Bouhraoua (Ghardaïa).
Célébrés dans « la pure tradition de la région»
De son coté, El Hadj Makhlouf, membre organisateur d’un autre mariage collectif à Guerrara, soulignera également que cet événement, dédié aux plus modestes, est organisé dans « la pure tradition de la région, qui s’inspire des rituels ancestraux d’entraide et de solidarité ».
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Et comme le veut la tradition , après le rituel dîner du mariage composé essentiellement d’un couscous bien garni d’un bon morceau de viande de chamelon , préparé avec les dons des bienfaiteurs, les futurs mariés, accompagnés de leurs vizirs (aide camps) et munis d’effets vestimentaires de circonstance, s’installent devant les centaines d’invités vêtus de blanc, sur une estrade aménagée pour la circonstance pour la cérémonie d’habillage du nouveau marié.
Aussi, la tradition veut que chaque nouveau marié soit habillé par un membre de sa famille, devant l’assistance qui fredonne des chants religieux, et une cérémonie d’habillage réservée exclusivement aux femmes est parallèlement organisée chez les futures épouses.
Les traditions son faites pour être perpétuées, celles-ci ont encore de beaux jours devant elles tant elles sont jalousement gardées par la population locale qui en s’en prive pas d’en organiser autant que faire se peut.
