En Algérie, le championnat de Ligue 1 Mobilis ne se dispute pas uniquement sur le plan purement sportif. L’histoire fait partie intégrante de la compétition et peut aller extrêmement loin.
Ainsi, on connaissait la rivalité historique entre le Mouloudia club d’Alge (MCA) et le CS Constantine ( CSC) au sujet du titre de « Doyen » des clubs Algériens. Désormais, un autre club leur dispute ce titre prestigieux et il s’agit du Mouloudia club d’Oran (MCO). Le club phare de l’Oranie, est sorti des bois en faisant savoir au MCA et au CSC, qu’ils peuvent « aller se rhabiller».
Le MCO « présumé» né en 1917
En effet, la direction du MC Oran (MCO) a provoqué un véritable séisme dans le paysage footballistique algérien en annonçant, par voie de communiqué officiel, que la création du club remonterait en réalité à 1917, et non pas à 1946 comme l’attestent encore les documents administratifs. Une déclaration qui remet en cause plus d’un siècle de récits sportifs et qui, surtout, relance la polémique autour du titre symbolique de « doyen » du football algérien.
Le club oranais précise avoir saisi les instances compétentes pour faire valider cette date, en coordination avec son club amateur. Cette démarche, soutenue par son président Baroudi Bellou et accompagnée par le journaliste Yacine Rachi, témoigne d’une volonté claire : redonner au MCO son identité historique véritable. Dans l’attente d’une reconnaissance officielle, le club continuera toutefois d’utiliser la date de 1946 dans ses supports et documents officiels, tout en appelant ses supporters à faire preuve de compréhension et de patience.
Au-delà du « prestige »…
Avec cette annonce, le MC Oran (MCO) vient s’ajouter à une liste déjà disputée de clubs revendiquant l’ancienneté suprême dans le football algérien. Le MC Alger (MCA), fondé en 1921, s’autoproclame depuis longtemps « doyen », avec le poids de son histoire et de son palmarès national. De son côté, le CS Constantine (CSC), créé en 1898, met en avant son antériorité chronologique indiscutable pour justifier ce titre honorifique.
L’irruption du MCO dans ce débat rebat les cartes. Si sa date de 1917 venait à être reconnue officiellement, le club oranais se placerait entre le CSC et le MCA, occupant ainsi une place légitime parmi les plus anciennes institutions sportives du pays.
Mais au-delà de la simple querelle de prestige, cette démarche traduit aussi l’importance de la mémoire collective dans le football algérien : pour un club, affirmer ses racines, c’est revendiquer une identité, un héritage et une continuité qui dépassent le simple cadre sportif.
Le dossier, désormais entre les mains des instances, promet de susciter de vives discussions dans les prochains mois. En attendant, une chose est certaine : le MCO, déjà club emblématique par son histoire et ses supporters passionnés, vient de donner un nouvel écho à la richesse et à la complexité du patrimoine footballistique algérien.
Aux historiens du football de statuer…
Il est fort à parier qu’à la lumière de ces affirmations qui restent encore à vérifier et à prouver, les directions et les supporters des deux autres clubs concernés, à savoir le MCA et le CSC, ne vont pas tarder à réagir. À titre indicatif, le Mouloudia d’Alger affirme qu’il est le «Doyen incontesté» des clubs Algériens, puisque la date de sa création remonterait au 7 août 1921.
Pour sa part, le CS Constantine, soutient mordicus qu’il est le plus ancien des clubs du pays, car selon ses dirigeants et ses aficionados, il aurait été fondé le 26 juin 1898. Quoiqu’il en soit, l’entrée en matière du MCO donnera du grain à moudre aux supporters des trois camps et aussi et surtout un dossier des plus brûlants aux historiens du football algérien, afin de statuer définitivement sur la doyenneté des clubs Algériens.

