L’Algérie ambitionne de devenir un acteur majeur de l’hydrogène vert à l’échelle mondiale. D’ici 2040, le pays prévoit de produire 40 térawattheures de ce carburant propre, selon les déclarations du ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab.
Cette annonce illustre la volonté de l’Algérie, via le groupe Sonatrach, d’accélérer sa transition énergétique et de s’imposer comme fournisseur stratégique sur le marché international de l’énergie décarbonée.
Ainsi, une étude récente vient conforter cette ambition : l’Algérie figure parmi les pays africains affichant les coûts de production d’hydrogène vert les plus compétitifs, aux côtés de la Mauritanie et de la Namibie.
En effet, une étude récente a évalué les coûts de production de l’hydrogène vert à travers 31 pays africains, identifiant les sites les plus compétitifs du continent. Cette analyse, menée par des chercheurs européens et relayée par la plateforme spécialisée Attaqa (Washington), couvre des zones géographiques variées, allant des régions désertiques aux zones côtières.
Des énergies renouvelables au cœur du calcul
Les chercheurs ont utilisé le coût actualisé de l’hydrogène (Levelized Cost of Hydrogen, LCOH), intégrant des paramètres tels que :
- Le coût du capital (Cost of Capital, COC)
- La structure du financement
- Les taux d’intérêt
Les coûts des énergies renouvelables (solaire, éolien) et des technologies propres (électrolyseurs, stockage, transport, etc.) ont également été pris en compte pour établir une estimation globale.
Résultat clé : Les projets combinant éolien et électrolyse affichent des coûts inférieurs à ceux reposant sur le solaire.
Top 5 des pays africains aux coûts de production les plus bas
- Mauritanie :
En tête du classement, avec un coût estimé à 3,8 euros le kilogramme (soit environ 4,40 dollars). L’éolien représente la principale source d’énergie influençant favorablement le coût de production. - Algérie :
Deuxième du classement, avec un coût de 4 euros/kg (4,63 dollars). Là encore, l’énergie éolienne domine le mix énergétique. - Namibie :
Le coût le plus bas observé est de 4,1 euros/kg (4,75 dollars), également tiré vers le bas par la prédominance de l’éolien. - Kenya :
Estimé à 4,3 euros/kg (4,98 dollars), grâce à l’exploitation du potentiel éolien du pays. - Maroc :
Le royaume chérifien clôt le top 5 avec un coût de 5,10 dollars/kg, où l’éolien reste prépondérant malgré la présence d’autres sources d’énergie non précisées.
À l’opposé, certains pays affichent des coûts de production parmi les plus élevés du continent, principalement à cause de leur dépendance à l’énergie solaire, moins compétitive que l’éolien dans ce contexte :
- Libéria (10,2 €/kg – 11,81 $/kg)
Facteur clé : Dépendance au solaire. - Guinée équatoriale (10,1 €/kg – 11,69 $/kg)
- Gabon (10 €/kg – 11,57 $/kg)
- Sierra Leone (9,8 €/kg – 11,34 $/kg)
- Congo (9,7 €/kg – 11,23 $/kg)
L’hydrogène, un potentiel stratégique pour l’Afrique
Au final, l’étude confirme que l’Afrique dispose d’un potentiel considérable pour produire de l’hydrogène vert à faible coût, notamment grâce à ses vastes ressources éoliennes. La Mauritanie, l’Algérie, la Namibie ou encore le Kenya peuvent s’imposer comme des acteurs stratégiques de la transition énergétique mondiale, en particulier au service des ambitions européennes.