La numérisation du processus d’investissement franchit un nouveau cap. Selon le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekhache, l’achèvement du raccordement interinstitutionnel entre les systèmes d’information des administrations concernées par les autorisations, les avantages fiscaux et parafiscaux, et la plateforme numérique de l’investisseur permettra un suivi en temps réel de l’évolution des dossiers d’investissement.
Ainsi, dans un entretien accordé au dernier numéro de juillet de la revue « El Djeïch », M. Rekhache a précisé que la délivrance du certificat d’enregistrement équivaut au lancement effectif du projet, puisque ce document donne immédiatement droit à la consommation des avantages prévus. Une fois enregistré auprès des guichets uniques de l’AAPI, chaque investisseur est tenu de transmettre une mise à jour semestrielle sur l’état d’avancement de son projet.
Un guichet unique au cœur de la réforme
En effet, les chiffres fournis révèlent que sur 6155 situations de projets enregistrés, 807 projets ont déjà franchi la phase de réalisation pour entrer en phase d’exploitation, tandis que 2905 sont toujours en cours d’exécution. Le reste, en attente, souvent en raison des lenteurs administratives ou du manque de coordination intersectorielle.
Ainsi, selon M.Rekkache la priorité de l’agence est de simplifier les démarches liées à l’investissement. D’ailleurs, l’intervenant souligne que le guichet unique doit devenir le seul interlocuteur du porteur de projet, conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Cette réforme vise à lever les obstacles liés aux autorisations, notamment celles de construction, d’exploitation et de raccordement aux réseaux d’eau et d’électricité.
En parallèle, l’agence s’attèle à mettre en œuvre l’ensemble des textes réglementaires et outils techniques nécessaires pour permettre aux investisseurs d’obtenir toutes les autorisations requises en un seul lieu.
Faciliter l’accès au foncier industriel
Dans une volonté affirmée de rationaliser la gestion du foncier à vocation économique, l’AAPI applique selon so ndirecteur rigoureusement les orientations présidentielles prônant une approche économique de ce dossier sensible. Cela implique notamment de faciliter l’accès aux assiettes foncières disponibles, en consolidant le portefeuille immobilier public et en le mettant à la disposition des investisseurs sérieux, dont les projets répondent aux priorités de l’économie nationale.
Un travail est également en cours pour requalifier et réaménager les zones industrielles afin de les rendre aptes à accueillir des projets dans de bonnes conditions. Dans ce sens, l’accent est mis sur la remise à niveau des infrastructures : routes, réseaux d’assainissement, énergie, etc.
Vers un environnement bancaire plus favorable
Autre chantier majeur : l’amélioration de l’accès au financement. L’agence accompagne les porteurs de projets jugés viables pour les aider à obtenir un financement bancaire. Certaines institutions financières exigent selon M.Rekkache un certificat d’enregistrement auprès du guichet unique comme condition préalable à l’étude de la demande de crédit.
M. Rekhache évoque également les obstacles posés par l’absence de financement des travaux d’aménagement externes, comme les voies d’accès ou les réseaux électriques et hydrauliques dans certaines zones industrielles. Ce manque d’infrastructures constitue un véritable frein à la concrétisation de nombreux projets, notamment dans les régions éloignées.
Une dynamique à structurer
En conclusion, la stratégie de l’AAPI repose d’après le meme intervenant sur une série de réformes structurelles visant à fluidifier le parcours de l’investisseur, depuis l’enregistrement du projet jusqu’à son exploitation. À travers la digitalisation, la centralisation des démarches et la revalorisation du foncier, les autorités entendent créer un environnement plus attractif et plus performant pour l’investissement productif, dans le respect des priorités économiques nationales.