Alors que les projecteurs mondiaux sont braqués sur la lutte contre les émissions polluantes, la région arabe se distingue par des progrès notables dans la réduction du torchage de gaz en 2024.
Ainsi, une diminution des volumes a été observée dans plusieurs nations, marquant une avancée significative dans l’exploitation durable des ressources énergétiques et la préservation de l’environnement.
Cette tendance positive contraste avec une légère augmentation du torchage à l’échelle mondiale, qui a atteint 158,8 milliards de mètres cubes en 2024, contre 157,1 milliards en 2023, entraînant une hausse des émissions mondiales de CO₂ de 317,4 à 320,7 millions de tonnes sur la même période, selon les dernières données consultées par l’Unité de recherche sur l’énergie, Attaqa.
Des efforts convergents pour un impact durable
Plusieurs pays arabes ont été à l’avant-garde de cette initiative de réduction. L’Arabie saoudite, l’Égypte, la Syrie, le Koweït et Bahreïn ont tous enregistré des performances remarquables. Même l’Irak, historiquement le plus grand torcheur de gaz de la région, a montré des signes encourageants avec une baisse notable de ses volumes.
L’Irak a réduit son torchage de 1,6 % en 2024, passant de 17,6 milliards de mètres cubes en 2023 à 17,4 milliards. Cette diminution a entraîné une baisse des émissions associées à 35,1 millions de tonnes de CO₂. Le gouvernement irakien a affirmé son engagement à éradiquer complètement le torchage d’ici trois ans, visant à valoriser pleinement cette ressource pour sa production électrique nationale.
L’Arabie saoudite a également réalisé des progrès substantiels, réduisant son torchage de 14 % en 2024. Le volume est passé de 3,4 milliards de mètres cubes en 2023 à 2,9 milliards, ce qui a permis de réduire ses émissions à 5,9 millions de tonnes de CO₂. Des avancées similaires ont été observées au Koweït, avec une baisse de 11 % à 0,72 milliard de mètres cubes, et en Syrie, qui a vu son torchage diminuer de 1,8 % pour atteindre 1,08 milliard de mètres cubes. Bahreïn se distingue particulièrement avec la plus forte baisse régionale, une impressionnante réduction de 22,3 % pour un volume de 0,07 milliard de mètres cubes. L’Égypte a également contribué à cette tendance positive, enregistrant une baisse de 5,5 % pour un volume de 2,08 milliards de mètres cubes.
Des défis persistants pour certains acteurs régionaux
Malgré ces avancées, certains pays arabes font face à des défis persistants. L’Algérie, deuxième pays en termes de volume de gaz torché, a connu une légère augmentation de 0,5 %, atteignant 8,32 milliards de mètres cubes en 2024, générant ainsi 16,8 millions de tonnes de CO₂. De même, la Libye, classée troisième, a vu son volume de torchage augmenter de 5,9 % pour atteindre 7,20 milliards de mètres cubes, entraînant des émissions de 14,6 millions de tonnes de CO₂. Oman a également enregistré une hausse significative de 19,4 %, avec 2,15 milliards de mètres cubes torchés, tandis que le Qatar a connu une augmentation de 7,7 % pour un volume de 1,40 milliard de mètres cubes. Les Émirats arabes unis ont maintenu un volume stable à 1,05 milliard de mètres cubes.
Ce tableau nuancé montre que si des efforts considérables sont déployés et portent leurs fruits dans plusieurs nations arabes, la route vers l’élimination totale du torchage de gaz reste un objectif ambitieux nécessitant une coopération continue et des investissements accrus dans les infrastructures de récupération et de valorisation du gaz. La capacité de la région à relever ces défis sera cruciale pour sa contribution aux objectifs climatiques mondiaux et pour l’optimisation de ses ressources énergétiques.