Lyes Merabet

Le Dr Lyès Merabet, président du SNPSP à propos du statut particulier du corps médical : « Nous exigeons de la clarté !»

Le statut particulier du corps médical, lequel a été rendu public dans la soirée du mercredi 25 décembre 2024, ne cesse de susciter les interrogations au sein des praticiens de la santé publique.

Ainsi, la plupart des médecins généralistes et spécialistes qui ont pris connaissance des grandes lignes de ce texte de loi adopté en Conseil des ministres le 22 décembre dernier, n’ont pas caché leur « incompréhension », voire leur « scepticisme » quant à la teneur de ce nouveau cadre juridique et les « acquis » qu’il a apporté.

Dans le but d’en savoir d’avantage, attache a été prise avec le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Docteur Lyès Merabet. À titre indicatif, ce syndicat, était l’un des premiers à s’être publiquement insurgé contre le « flou » qui entourait ce nouveau statut, avant même sa publication par les services du ministère de la Santé.

« Nous n’avons pas été associés »

En effet, pour le Dr Merabet, ces nouveaux statuts, notamment ceux qui concernent les médecins généralistes et spécialistes, sont « entachés » de manque de clarté. « Étant les premiers concernés, notre syndicat a pris connaissance des grandes lignes de ces textes au même temps que le large public. C’est une anomalie qui mérite d’être soulignée et dénoncée », fera remarquer d’emblée notre interlocuteur. À la question de savoir qu’elles sont les principaux acquis de ces nouveaux textes de loi, le Docteur Merabet, fera remarquer non sans un certain dépit « Nous sommes au même niveau d’information que le simple quidam. On a lu les grandes lignes, mais les mécanismes de la mise en place de ces statuts restent un mystère pour nous. C’est tout de même un comble !», a-t-il déploré.

Dans la foulée, le président du SNPSP révélera un fait important, à savoir que le syndicat qu’il représente, n’a nullement été associé à ce projet. « Depuis décembre 2023, la tutelle n’a pas cru bon nous convier à des réunions de concertation et de débats afin d’enrichir ce texte de loi. Nous n’avons nullement été associés à sa confection. Pourtant, jusqu’à preuve du contraire, nous sommes les premiers concernés par ces statuts », a-t-il déclaré.

Les « méthodes » de la tutelle fustigées

Par la suite, le Dr Merabet, a tenu à « remercier chaleureusement » le chef de l’État, M. Abdelmadjid Tebboune de l’intérêt et du « suivi personnel » de ce dossier. « Nous sommes conscients que le chef de l’État a veillé personnellement à la confection et l’élaboration de cet acquis pour le corps médical dans son ensemble », a-t-il tenu à souligner. Néanmoins, nôtre interlocuteur, a également tenu à émettre un « bémol » quant à la façon de procéder du ministère de tutelle. « La tutelle n’a pas fait les choses dans les règles ! D’ailleurs, nous devions être reçus par le ministre en milieu de semaine dernière pour discuter de ce dossier. Entre temps, nous avions reçu un appel du chef de cabinet du ministre pour nous informer que la rencontre prévue a été reportée pour cause d’agenda chargé. Cependant et à notre grande stupéfaction, nous avons appris par voie de presse que le jour même où nous devions nous entretenir avec le ministre, un autre syndicat a pris notre place. Cela renseigne sur les méthodes du ministère que nous dénonçons !», fera savoir le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique.

Le SNPSP réédite son appel au dialogue

Par ailleurs et autre grief retenu contre le ministère de tutelle par le président du SNPSP, celui de relatif à « l’exclusion » de ce partenaire social de l’élaboration du Plan d’action malade (PAM), lequel inclut l’amélioration de la prise en charge du patient par l’accès à « tous les services de santé », selon la terminologie du ministère de la Santé. « Notre contribution au PAM est essentielle, voire primordiale. Néanmoins et à notre grand regret, nous constatons que la tutelle reste irrémédiablement hermétique à tout dialogue ou débat constructif avec le partenaire social. Pourtant, nôtre syndicat œuvre pour le bien commun à savoir édifier un système de santé efficace qui vise à faire de nôtre pays, une référence sur le plan régional », soulignera le Dr Merabet.

Interrogé à propos de la « nouveauté » introduite dans le nouveau statut particulier du corps médical, celle relative au « médecin référent », le président du SNPSP, tiendra à rectifier le terme de « nouveauté ». « Il ne s’agit nullement d’une nouveauté, car l’appellation de médecin référent a été introduite en 2018. Ceci d’une part. De l’autre, jusqu’à présent on ignore les mécanismes et le cadre de cette disposition pour la simple et bonne raison que personne n’a demandé l’avis des médecins à ce sujet. C’est là que le bât blesse : le chef de l’État ordonne et exige un statut à la hauteur des sacrifices consentis par le corps médical, alors que ce dernier est mis à la marge », a-t-il mis en évidence.

Enfin, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, a tenu à faire un énième appel à la tutelle pour « s’ouvrir au dialogue », tout en soutenant qu’en l’état actuel des choses, la « colère et la déception » règnent au sein du corps médical, notamment les médecins généralistes et spécialistes. « Nous appelons encore une fois la tutelle à ouvrir les portes du dialogue afin qu’elle puisse nous apporter les éclairages nécessaires. Il règne un climat d’incompréhension et de flou total à propos de ces textes de lois et nous souhaiterions les dissiper le plus rapidement possible, car nous sommes dans la frustration », a conclu le Dr Merabet, non sans une certaine amertume. 

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