La rentrée sociale en Algérie est également synonyme de « rentrée politique », où les diverses formations politiques expriment leur préoccupations, attentes et aspirations quant à la situation politique du pays.
Ainsi et dans ce contexte, le Front des forces socialistes (FFS), vient de publier un communiqué dans lequel, il dresse un constat « mitigé » quant à la situation politique, sociale et économique de l’Algérie.
Le FFS dénonce un « dumping politique »
En effet, la formation présidée par M. Youcef Aouchiche, n’a pas été tendre avec la gestion actuelle du pays, soutenant d’emblée que la rentrée sociale en Algérie s’effectue dans un contexte de « crispation politique et d’incertitudes à tous les niveaux ». Dans sa déclaration, le FFS estime que l’Algérie est « prisonnière » de plusieurs d’une gouvernance qui allie selon les dires de cette formation politique de l’«unilatéralisme », « improvisation » et d’un « dysfonctionnement structurel ».
Le plus vieux parti d’opposition du pays, dénonce également le règne de l’« arbitraire ». « Les arrestations, le harcèlement et les intimidations enferment le pays dans une spirale asphyxiante et dangereuse », s’offusque ce parti politique.
Dans son texte, Youcef Aouchiche, qui a par le passé réfuté toute « compromission » avec les autorités publiques, en soutenant que la formation politique qu’il préside sait faire le distinguo entre le « pouvoir et l’État », souligne que la gouvernance actuelle use de « dumping politique », afin de « fragiliser » les structures de l’État, et ce, selon le FFS, en encourageant des structures «para-politiques», qui seraient d’après ledit document, dépourvues de représentations réelles, dans l’objectif de «noyer» le paysage politique national, ne fera qu’aggraver la situation.
Réformes politiques : Le FFS s’impatiente
En outre, le Front des forces socialistes, s’impatiente quant aux réformes économiques et politiques promises par les autorités publiques, notamment le « dialogue national inclusif », auquel le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est engagé durant son discours d’investiture lors de son second mandat à la tête du pays et aussi, la loi sur les partis politiques. « Il s’agit du socle essentiel de la vie démocratique du pays, les avant-projets de ces lois traduisent une résistance manifeste au changement et une volonté d’asseoir un contrôle absolu sur la société », dénonce encore cette formation politique.
La « Communication érigée en stratégie » de gouvernance
Dans la foulée, le FFS estime que la gestion actuelle du pays fait la « part belle » à la communication, au détriment des réalisations. « La communication remplace la stratégie, l’effet d’annonce supplante la décision, et le conjoncturel étouffe le structurel », note ce parti politique, avant de rappeler les « engagements non-tenus ».
Ces dernières, se cristallisent selon les rédacteurs de cette déclaration en des « contradictions » et une « gestion approximative », de certains dossiers comme les importations, l’automobile, la régulation du marché national, ainsi que le chômage, l’inflation et la dépréciation du dinar.
« En persistant dans les mêmes politiques, le pouvoir condamne le pays aux mêmes déconvenues : une dépendance chronique aux hydrocarbures, un pouvoir d’achat en chute libre et des milliers de familles incapables de couvrir leurs besoins essentiels quotidiens. À cela s’ajoutent des conséquences tout aussi dramatiques : tissu productif laminé, explosion du marché informel et spéculation récurrente, ainsi qu’un creusement alarmant des inégalités sociales et régionales. Bref, une économie extractive et rentière qui fragilise davantage la nation et l’expose à tous les chocs extérieurs », est-il mentionné dans un le document du FFS.
Le FFS préconise et propose
Devant ce constat, le Front des forces socialistes dit « assumer pleinement » sa « responsabilité historique » de parti d’opposition et de proposition, et tire une nouvelle fois la sonnette l’alarme. « Le FFS affirme que cette impasse ne peut être surmontée que par l’adoption d’un Nouveau Contrat Politique et Social », propose cette formation politique.
Ce pacte, selon le FFS, devrait émerger d’un un dialogue national inclusif, réunissant toutes les forces patriotiques et démocratiques autour d’un projet commun pour :
- · Refonder l’État sur la primauté du droit, la légitimité démocratique, l’ouverture et la liberté, en consacrant la séparation des pouvoirs et en restituant au peuple sa pleine souveraineté.
- · Bâtir un nouveau modèle économique, affranchi de la rente et de la bureaucratie, fondé sur la productivité, la diversification et la compétitivité, et porté par une économie sociale de marché où l’efficacité économique se conjugue avec justice sociale.
- · Réhabiliter la société en protégeant et en libérant les énergies de la jeunesse et des compétences, en renforçant la solidarité nationale et en réaffirmant les valeurs de liberté, de tolérance et de vivre-ensemble, contre la haine, les divisions et les extrémismes.
« Il est temps de donner au pays une nouvelle orientation, il est temps d’adopter une nouvelle approche de gouvernance articulée sur l’ouverture politique et médiatique, l’abrogation de toutes les lois liberticides restreignant les libertés, notamment l’article 87 bis du code pénal, la limitation de la détention préventive-elle devrait constituer une exception et non pas la règle-, la réhabilitation du politique et des corps intermédiaires, la suprématie du droit, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, le retrait de la loi sur les mines etc », préconise encore cette formation politique.
Enfin, le Front des forces socialistes, invite le gouvernement à un « dialogue inclusif et sincère », car pour cette formation politique, l’heure n’est plus aux faux débats ni aux demi-mesures : « l’heure est à la responsabilité et à l’action », conclu Youcef Aouchiche dans sa déclaration.
