Le Médiateur de la République à partir de Tamanrasset : Vers l’élaboration d’une « charte d’éthique » pour l’administration

Le Médiateur de la République à partir de Tamanrasset : Vers l’élaboration d’une « charte d’éthique » pour l’administration

Par Rabah KARECHE

Le Médiateur de la République, Madjid Ammour, a indiqué, ce samedi 27 janvier, à l’occasion de la 3e rencontre régionale des délégués locaux et des inspecteurs généraux des wilayas, tenue au siège de la wilaya de Tamanrasset, que son institution s’efforce d’améliorer les indices du service public en effectuant un diagnostic approfondi des requêtes formulées par les citoyens.

En effet et se volant plus précis, il affirme que l’objectif de cette rencontre, rendue possible grâce au concours du ministère de l’intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, de la wilaya de Tamanrasset et celui de la Haute Autorité de Transparence, de Prévention et de Lutte contre la Corruption, consiste à relever les insuffisances constatées sur le terrains afin de développer un mécanisme efficace et efficient en mesure de garantir une meilleure prise en charge des doléances des citoyens et par la même occasion permettra d’améliorer la transparence sensée être la base de toute qualité du service public.

A ce propos, le Médiateur de la République, a ainsi souligné l’importance de comprendre les raisons et les causes des requêtes déposées par les citoyens pour améliorer les performances de l’administration et du service public. Il a également insisté sur la nécessité de coordonner les différentes parties impliquées dans l’amélioration des services pour promouvoir la relation administration-citoyen, conformément aux orientations du président de la République en faveur du développement durable.

Un traitement en « profondeur » préconisé

L’hôte de l’Ahaggar a mis l’accent sur les fonctions d’accueil et de conseil, lesquelles nécessitent une attention accrue au travail permanent et une écoute constante pour répondre aux besoins des citoyens. Comme il a insisté sur l’importance de minimiser le temps de traitement des requêtes et éviter les réponses imprécises qui compromettent souvent la qualité de la relation administration-administré. « Les requêtes ne doivent plus être traitées superficiellement et il faut que les autorités prennent toutes les mesures nécessaires pour éviter que les mêmes requêtes ne se reproduisent », a lancé le Médiateur de la République à l’adresse des présents, en faisant valoir les pratiques consolidant le principe de bonne gouvernance dans l’administration publique.

Il convient de rappeler que l’événement avait pour thème : « Le citoyen au cœur des préoccupations du président de la République, la transparence est la base de la qualité du service public » a fait suite aux deux réunions régionales organisées tout récemment dans les wilayas d’Oran et de Constantine, avec pour finalité de protéger les droits des citoyens à travers tout le pays, d’éliminer les disparités de développement, d’instaurer un État de droit, de réaliser la justice sociale et d’assurer la transparence dans la conduite des affaires publiques.

Une évaluation périodique des performances suggérée

Au terme de son allocution, M Ammour a mis en exergue le capital humain et les critères de professionnalisme et de responsabilité dans le traitement des requêtes qui, a-t-il préconisé, nécessite une charte définissant les responsabilités et les devoirs des administrations publiques et de leurs personnels vis-à-vis des bénéficiaires des services rendus.  Cette démarche nécessite également l’élaboration d’indicateurs permettant d’évaluer la performance et l’efficacité afin d’améliorer les relations entre l’administration et le citoyen.

D’où l’impérative nécessité d’adopter une nouvelle approche capable d’établir une éthique professionnelle dans les institutions publiques conformément aux mécanismes visant à refléter la culture du service citoyen et à améliorer les installations grâce à une évaluation périodique, à même de développer des mécanismes de coopération et de coordination efficaces entre les différents acteurs et administrations publiques.

Mesrati menace de sévir !

Pour sa part, Salima Mesrati, présidente de la HATPLC, a mis en avant les progrès réalisés par l’Algérie dans la numérisation de la gestion publique et a souligné que le droit à l’information est essentiel pour atteindre les objectifs de développement au bénéfice des citoyens. Elle a également souligné le rôle clé de la transparence dans le développement national et a informé que la Haute Autorité de transparence a le droit d’intervenir auprès des administrations publiques ne respectant pas leurs engagements en matière de transparence

L’inspecteur général auprès du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Belaid Taiti, a, à son tour, rappelé les efforts déployés par l’État pour améliorer le cadre de vie des citoyens, notamment à travers la réalisation de projets de développement. Au passage, il a souligné que l’année 2024 sera quasiment consacrée au développement local.

La bureaucratie, une hydre à éradiquer

Intervenant à l’occasion, le wali de Tamanrasset, Mohammed Boudrâa, estime que cette rencontre est une aubaine favorable et précieuse pour ouvrir les canaux de communication, à même de trouver le parti et les moyens d’éliminer la bureaucratie et la marginalisation. Le chef de l’exécutif a également souligné l’importance accordée par les hautes autorités du pays à la numérisation du service public en mettant en place diverses applications destinées à surveiller et à répondre aux préoccupations des citoyens.

Par ailleurs, il faut noter que la 3e rencontre régionale a été l’occasion de présenter l’opération de numérisation des services du Médiateur de la République, afin de mettre en avant des portails électroniques destinés aux requêtes des citoyens, aux registres de doléances, et à la coordination avec les ministères. Selon les statistiques arrêtées au 25 janvier en cours, 20 553 administrations publiques sont concernées par ces opérations. Pas moins de 41 135 comptes ont été créés à cet effet et 25 137 doléances enregistrées sur la plateforme dont 15915 ont été clôturées.

R.K.

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