Par L .Kachemad « Ce n’est pas possible ! Déjà qu’avant-hier je n’avais pu acheter qu’une moitié de poulet au prix déjà bien excessif de 530 DA le kilo, mais aujourd’hui, à près de 600 DA le kilo, il m’est impossible de me payer une moitié de poulet, je me contenterai d’un quart juste pour donner du goût dans la marmite. Où va-t-on comme ça ? Et dire qu’on est au mois de la piété et du partage …», chuchote d’une voix douce une vieille dame rencontrée dans une boucherie de Sidi Abbaz, un quartier résidentiel de la commune de Bounoua, à Ghardaïa, comme si elle avait honte de ne pouvoir se permettre d’acheter plus.
Les ménagères dans le désarroi !
Intervenant dans la discussion, le boucher nous exhibe une facture agrafée au certificat de santé sanitaire du jour « regardez de vos propres yeux à quel prix ces dix caisses de poulet, qui viennent de m’être livrées, m’ont été facturées. C’est bien affiché 565 DA le kilo, donc avec la marge bénéficiaire qui est de 25 DA, je le revends à 590 DA le kilo. », s’est-il défendu.
Après avoir servi un client, il revient à la charge « beaucoup de gens qui ne connaissent pas la réalité du marché des viandes rouges et blanches nous incriminent et nous traitent de voleurs et suceurs du sang du peuple », reprenant son souffle, il poursuit « c’est au niveau des abattoirs avicoles et des fournisseurs qu’il faut intervenir pour faire baisser les prix. Mais aussi, il faut que les pouvoirs publics approvisionnent le marché des intrants avicoles et baissent les prix des aliments de bétail tout en sanctionnant sévèrement tous ceux qui interfèrent dans ce marché sensible ».
La DCPE pointée du doigt !
Un client qui écoutait attentivement le speech du boucher, intervient d’un ton colérique « pour moi , toute la faute incombe aux services du ministère du commerce qui est incapable de réguler le marché et de contraindre les intervenants à tous les niveaux de revoir leurs prix à la baisse », puis d’une voix plus calme , il poursuit « chaque année c’est la même chose , on nous gargarise de discours apaisant quant au respect des prix et de pouvoir d’achat du citoyen , et chaque année c’est pire que l’année d’avant », levant les deux mains au ciel , il conclut par « s’il vous plait , changeons de sujet sinon je vais éclater » et il sort du magasin sans rien acheter .
L.K