C’est désormais acté ! Les Etats-Unis ont officiellement regagné leur siège à l’Unesco, qu’ils avaient quittée sous la présidence de Donald Trump. « La résolution a été adoptée », a annoncé ce vendredi 30 juin, le président de l’assemblée, le Brésilien Santiago Irazabal Mourao, rapportent plusieurs médias, dont l’AFP. Selon la même source, quelque 132 États ont voté pour ce retour américain, 15 se sont abstenus et dix s’y sont opposés, dont l’Iran, la Syrie, la Chine et surtout la Russie, dont la délégation avait multiplié jeudi les prises de parole sur des points de procédure et les amendements vendredi afin de retarder les débats.
La Russie et l’Iran fustigent sa réintégration
Un diplomate russe, n’a pas caché son hostilité à ce retour en tonnant « Nous serions prêts à accueillir favorablement la volonté de Washington de rejoindre l’Unesco, qui permettrait de renforcer notre organisation », mais « nous pensons qu’on essaie de nous emmener dans un monde parallèle, qui dépasse vraiment toutes les descriptions absurdes des livres de Lewis Carroll », rapporte également l’AFP. De son côté un diplomate iranien, a fait montre de son « agacement » quant à la manière et la procédure du retour des USA au sein de l’organisation onusienne « La manière dont les Etats-Unis ont demandé ce retour n’est pas acceptable », a-t-il lancé, en ajoutant que cette façon s’apparente selon lui à une violation de l’esprit de la Constitution de l’Unesco. Pour rappel, Washington avait proposé début juin, dans un courrier à Audrey Azoulay, « un plan » pour leur retour au sein de l’organisation onusienne pour l’éducation, la culture et la science. Une décision s’inscrivant dans un contexte général de la rivalité croissante avec la Chine, alors que Pékin souhaite transformer l’ordre multilatéral international mis en place après la Deuxième guerre mondiale, dont l’Unesco est une émanation.
619 millions de dollars de dettes
La dette américaine auprès de cette organisation onusienne dédiée à la culture, aux sciences et à l’éducation, contractée entre 2011 et 2018, atteint aujourd’hui 619 millions de dollars, soit davantage que le budget annuel de l’Unesco, évalué à 534 millions de dollars. Les Etats-Unis ont indiqué avoir demandé au Congrès américain de « décaisser » 150 millions de dollars pour l’année fiscale 2024, un montant équivalent devant être déboursé les années suivantes « jusqu’à résorption » des arriérés à l’Unesco. Ce retrait, accompagné de celui d’Israël, était effectif depuis décembre 2018. Depuis 2011, et l’admission de la Palestine au sein de l’Unesco, les États-Unis, dirigés alors par Barack Obama, avaient stoppé tout financement à l’organisation onusienne, un énorme coup d’arrêt pour celle-ci, alors que les contributions américaines représentaient 22% de son budget.
R.B