L’Algérie décide d’opter pour une autre stratégie dans le cadre de la lutte contre la migration clandestine. Un phénomène international qui ne cesse de prendre de l’ampleur malgré les gros moyens mis à contribution pour stopper l’hémorragie.
L’approche sécuritaire dans la lutte contre la migration clandestine a montré ses limites. C’est bien une évidence. La preuve en est que le phénomène ne s’estompe toujours pas. La vigilance sans faille des gardes côtes en Algérie et dans les autres pays s’est avérée en effet insuffisante et inefficiente pour dissuader les réseaux des passeurs et leurs clients.
Il ne se passe plus un jour, il faut le dire, sans que l’on fasse état d’un ou de plusieurs départs vers le vieux Continent. Jeunes et moins jeunes des deux sexes n’hésitent pas à défier la mer à travers des embarcations de fortune pour rallier les côtes espagnoles, italiennes et autres.
Ayant pris conscience de la situation, l’Algérie a décidé de changer de stratégie pour tenter de mettre fin à ce fléau qui a été fatale pour des dizaines voire des centaines de citoyens. En effet, il a été décidé de mettre en place une instance nationale de lutte contre la migration clandestine.
Une instance nationale mise en place
La naissance de cet organisme a été annoncée mardi 17 octobre par le directeur général des Affaires consulaires et de la Communauté nationale à l’étranger au ministère des Affaires étrangères, Rachid Meddah.
Cette instance «regroupera tous les acteurs concernés par la question de la migration clandestine à l’échelle nationale », a souligné ce dernier.
Intervenant lors d’une conférence sur « la gestion des migrations » organisée à Alger par le Bureau de l’Organisation internationale des migrations (OIM), Rachid Meddah a indiqué que l’organisme « aura pour mission l’élaboration d’une stratégie nationale pour mieux lutter contre ce fléau, et ce, tout en respectant les conventions internationales ratifiées par l’Algérie ».
Plaidant pour « la prise en charge des véritables causes de ce fléau, à l’instar de la pauvreté extrême, l’instabilité politique et des conflits, ainsi que l’impératif de privilégier la coordination avec les pays d’origine et le renforcement des politiques de développement dans ces pays », le conférencier a rappelé que «l’Algérie mobilise aussi des moyens énormes pour lutter contre les réseaux du trafic d’êtres humains et collabore avec des organisations internationales de lutte contre la migration clandestine ».
M.O.B