Lutte contre le trafic de migrants : L’Algérie expose sa vision

C’est au Centre international des conférences Abdellatif Rahal d’Alger que le ministre de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, Brahim Merad, a donné ce matin le coup d’envoi officiel du séminaire scientifique sur les méthodes d’enquête et de surveillance du trafic de migrants et de la traite des êtres humains.

Une rencontre de haut niveau marquée par la présence de nombreux experts internationaux, notamment le président de l’Université Naif des sciences de sécurité (Arabie saoudite), Dr. Abdul Majid Ben Abdullah Al Banyan, ainsi que le directeur régional de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Une menace transnationale à la croissance inquiétante

En effet, dès l’ouverture, le ministre a dressé dans son discours inaugural un constat sans appel : le trafic de migrants et la traite humaine figurent parmi les crimes les plus graves de notre époque.

Ces phénomènes, en constante évolution, génèrent des profits colossaux pour des réseaux criminels transnationaux, souvent liés à d’autres formes de criminalité organisée, comme le trafic de drogue, d’armes, voire le terrorisme.

« Ce séminaire illustre la prise de conscience croissante face à ces menaces qui gangrènent nos sociétés » a déclaré le ministre tout en appelant à une coopération renforcée entre pays et organismes internationaux.

Des chiffres qui illustrent l’ampleur de la mobilisation

Le ministre a précisé dans ce sens que l’Algérie accorde une importance particulière au renforcement de la coopération avec les organisations onusiennes, notamment l’OIM.

Grâce à une coordination étroite avec son bureau à Alger, plus de 8000 migrants en situation irrégulière ont pu être selon M.Merad rapatriés en 2024. Un programme ambitieux est également en cours de préparation pour l’année en cours, témoignant d’un engagement durable.

Le ministre a également mis en avant le rôle crucial du travail commun avec les pays du monde arabe, d’Afrique et de la Méditerranée. La coopération bilatérale et multilatérale représente, selon lui, un levier essentiel pour faire face aux défis de la migration irrégulière et obtenir des résultats durables.

Une approche globale fondée sur les droits humains

Du coté législatif, M.Merad a indiqué que sous l’impulsion du président Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie a mis en place une stratégie multidimensionnelle qui combine les volets légal, sécuritaire, opérationnel et humanitaire. L’objectif : éradiquer ces crimes tout en garantissant la protection et la prise en charge des victimes, sur les plans sanitaire, psychologique et social.

Dans ce contexte, il a indiqué que les autorités algériennes ont promulgué en 2023 un nouveau cadre législatif conforme aux standards internationaux. Cette législation prévoit des mécanismes précis pour détecter les cas de traite, sanctionner sévèrement les auteurs, et protéger les victimes.

D’ailleurs, le pays a également créé une Commission nationale de lutte contre la traite des êtres humains, chargée d’assurer le suivi des dossiers et de coordonner les efforts à l’échelle nationale.

Dans ce sillage, il a souligné que l’Algérie ambitionne d’inscrire son action dans une dynamique régionale. Elle mise notamment sur la coopération sud-sud et méditerranéenne, à travers des mécanismes bilatéraux et multilatéraux.

Dans ce cadre, le partenariat avec l’Université Naif pour les sciences de sécurité prend tout son sens. Cette institution joue selon le ministre un rôle clé dans la formation des cadres sécuritaires et la conception de politiques communes de lutte contre le trafic de migrants et la traite humaine.

Technologie et formation : les nouveaux leviers

Sur le plan opérationnel, les forces de sécurité continuent de renforcer leur vigilance et leur présence sur le terrain.

Plusieurs réseaux criminels spécialisés ont été démantelés avec succès, et des efforts sont en cours pour moderniser les techniques d’investigation, notamment à travers l’usage de technologies avancées de surveillance et d’analyse.

Parallèlement, la législation nationale a été enrichie de mesures spécifiques pour améliorer la prise en charge des migrants victimes de ces crimes. L’État veille à leur garantir un accompagnement complet, aussi bien sur les plans sanitaire, psychologique que social.

En conclusion, Brahim Merad a réaffirmé la volonté ferme de l’Algérie de poursuivre sa lutte contre ces crimes transfrontaliers. Un combat qui exige une vigilance constante, une coordination internationale renforcée, et surtout, une approche fondée sur la préservation de la dignité humaine.

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