Dans un contexte de vigilance accrue face aux risques sanitaires, le Premier ministre Mohamed Nadir Larbaoui a signé un décret exécutif portant création d’une Commission nationale de prévention des maladies à transmission hydriques (MTH), appuyée par un système de veille et d’alerte précoce à l’échelle nationale.
Ainsi, publié dans le Journal officiel n°25 du 10 juin 2025, le décret exécutif n°25-150, daté du 2 juin (correspondant au 6 Dhou al-Hijja 1446), vient modifier et compléter le décret exécutif n°19-196 du 10 juillet 2019, qui avait déjà établi une structure similaire. Le nouveau texte élargit les prérogatives de la commission existante afin de renforcer sa capacité de réponse face aux menaces épidémiques.
Une stratégie nationale intégrée de prévention et d’alerte
En effet, la commission sera donc chargée d’élaborer, valider et suivre la mise en œuvre de programmes nationaux de prévention et de lutte contre les maladies hydriques. Elle devra également assurer la surveillance continue de la propagation de ces maladies à travers le territoire, évaluer les mesures de prévention mises en œuvre, et superviser le développement d’une base de données nationale centralisant toutes les informations sanitaires pertinentes.
Dans cette optique, un système de veille permanent sera mis en place, capable de détecter rapidement toute menace d’épidémie liée à l’eau et de déclencher un mécanisme d’alerte précoce. La commission analysera également les indicateurs sanitaires à partir des données fournies par les ministères concernés, les organismes de recherche et les institutions spécialisées.
Une coordination multisectorielle renforcée
Présidée par le ministre de l’Intérieur des Collectivités locales et de l’aménagement du territoire, la commission regroupera des représentants de la Défense nationale, des secrétaires généraux des ministères concernés, ainsi que plusieurs organes consultatifs. Parmi eux : le Conseil national de la société civile (ou son représentant), le président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, et d’autres institutions étatiques compétentes.
Les réunions ordinaires de la commission se tiendront tous les six mois, à l’initiative du président ou à la demande d’un tiers des membres. Des sessions extraordinaires pourront être convoquées en cas d’urgence. Un rapport annuel sur ses activités devra également être rédigé et soumis aux autorités compétentes.
Des relais locaux mobilisés
Sur le plan territorial, des commissions de wilayas et de circonscriptions administratives seront également constituées. Leurs membres seront désignés par arrêté du wali ou du wali délégué compétent. Chaque président de commission devra établir l’ordre du jour des réunions et le transmettre aux membres au moins dix jours avant la date prévue, délai pouvant être réduit à deux jours en cas de session exceptionnelle.
Une réponse proactive face aux risques sanitaires
L’Agence nationale de sécurité sanitaire se verra confier de son côté un rôle central dans la coordination des interventions anticipées ou d’urgence, ainsi que dans la réalisation d’évaluations régulières des risques sanitaires liés à la propagation de maladies par l’eau. Objectif : garantir une réaction rapide et maîtrisée afin de protéger la santé publique.
Cette initiative traduit la volonté des pouvoirs publics de renforcer les dispositifs nationaux de prévention et de mieux encadrer la gestion des crises sanitaires potentielles, dans un contexte de vigilance accrue face aux maladies hydriques, notamment avec les effets du changement climatique et des pressions environnementales.