Décalage. Tel est le mot qui vient à l’esprit quand on fait le rapprochement entre les efforts du gouvernement afin de lutter contre l’inflation et soutenir le pouvoir d’achat des citoyens et la réalité du terrain.
Ainsi, depuis une vingtaine de jours, les prix des fruits et légumes ne cessent de flamber. Les consommateurs ne savent plus à quel saint se vouer pour remplir leur panier.
L’énigme de la tomate!
En effet, pratiquement dans tous les marchés du pays, les citoyens font face à cette flambée inexplicable. Dans une virée dans plusieurs marchés de fruits de la wilaya de Tizi- Ouzou, c’est le même topo. Que ce soit à Draâ Ben Khedda, à Tizi- Ouzou, à Boghni , à Tizi- Gheniff ou à Draâ El-Mizan, les ardoises affichées sur les étals se ressemblent.
À commencer par la tomate. Celle-ci occupe les devants de la scène. Elle est écoulée entre 170 dinars et 270 dinars. «Il faut que les consommateurs boycottent ce légume. Il est vraiment trop cher. Et puis, ce n’est pas la bonne qualité», explique un habitué du marché à Draâ Ben Khedda où les prix sont toujours abordables.
Un marchand qui tenait quelques cagettes de tomate lui rétorque : » Ce matin, j’étais au marché de gros de Tadmait. Elle nous est proposée à 170 dinars. Combien voulez-vous qu’on la revende? ». Pratiquement, tous les marchands de fruits et légumes sont unanimes à répondre que la faute de cette flambée ne leur incombe pas. Ils désignent du doigt les spéculateurs. Selon d’autres marchands, ce légume n’est pas de saison. Même les autres produits ne sont pas à la portée du consommateur. Le poivron est affiché à 150 dinars, la laitue entre 130 dinars et 160 dinars, la courgette à 120 dinars et la liste est longue.
Des mesures… peu efficaces!
À signaler que le ministre de l’agriculture et du développement rural prône sa stratégie pour faire baisser les prix en aidant les agriculteurs à vendre eux mêmes leurs produits. A titre d’exemple , le déstockage de la pomme de terre a quelque peu infléchi le prix . Car , aujourd’hui, son prix est baissé à 70 dinars au lieu de 130 dinars . Il baissera encore avec l’arrivée de grandes quantités car c’est la saison de la récolte a déjà commencé. De son côté, celui du commerce et de la promotion des exportations veille au grain en mettant un arsenal coercitif pour contrôler les prix .
Dernièrement, le premier ministre a organisé un conseil du gouvernement où il a été question de trouver des solutions à la gestion des prix des produits de large consommation. La pénurie du café perdure. Quant à la viande de mouton importée, elle est déjà commercialisée dans certaines boucheries à 2200 dinars au lieu de la viande locale laquelle est affichée à 3200 dinars le kilo. Le consommateur fait face à une instabilité des prix à laquelle il ne peut rien programmer pour gérer son salaire. C’est du moins ce que ressentent tous les citoyens.