Le général Assimi Goita, est sur les pas de Moussa Traoré. Le charisme, sans doute, en moins.
Ainsi, Il vient de se faire « élire » par le gouvernement qu’il a lui-même désigné pour être président pour un mandat de cinq ans renouvelable.
La classe politique, officiellement dissoute, s’est réveillée ce jeudi avec la gueule de bois.
Le « j’y suis, j’y reste» de Goita !
En effet, la junte militaire, au pouvoir à Bamako, depuis 2020, vient de démontrer qu’elle n’est pas prête à rendre le pouvoir aux civils et qu’elle a bel et bien enterré « l’ordre constitutionnel ». Rien ne présageait, partant du bilan présenté par le gouvernement et l’état-major de l’armée, qui fait état du contrôle de l’Etat sur tout le territoire national et de sa pacification.
Dans l’argumentaire du projet de loi taillé sur mesure pour le maitre de Bamako qui, au mépris de la population, se fait « élire » président par le conseil des ministres pour un mandat de cinq ans, renouvelable, à partir de cette année, la persistance de la menace sécuritaire est mise en avant pour justifier ce choix qui allonge la durée de vie de la transition dont le président Goita détient déjà tous les pouvoirs.
Pourtant, un référendum constitutionnel a été organisé en 2023 à travers toutes les régions du pays. L’organisation d’une élection dans les mêmes conditions serait impossible ; et la junte au pouvoir ; qui a déjà pacifié toute vie politique et associative dans le pays, à travers la dissolution des partis politiques et des associations, s’octroie alors le droit de régenter le pays sur le modèle des dictatures postcoloniales. Moussa Traoré militaire putschiste devenu président a régné sur le Mali de 1968 à 1991.
Bilans fectifs, menaces terroristes réelles
Ainsi, le conseil des ministres a estimé, lors de sa réunion mercredi que même si un scrutin a déjà été organisé, la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée pour organiser des élections (présidentielles).
L’on accusera des forces étrangères qui tentent de déstabiliser le pays à travers les groupes terroristes. Ce qui contredit les bilans réguliers des forces armées qui font état de neutralisation de groupes terroristes.
En effet, les attaques terroristes ont touché plusieurs régions du pays ciblant parfois les campements des forces armées faisant plusieurs victimes. Une preuve de l’incapacité des FAmA à éliminer les groupes extrémistes sans l’apport de Wagner ou de son héritier Africa Corps, malgré la contestation de ses méthodes. Le groupe de sécurité russe participe d’ailleurs à la sécurisation de Bamako depuis les attaques terroristes dans l’aéroport de la capitale en septembre 2024.
La confiance du peuple maliens érodée
Faisant abstraction de l’impasse dans laquelle est plongé le pays, les putschistes n’entendent que se maintenir au pouvoir en organisation des parades et à travers des manœuvres pour éloigner les perspectives d’un retour à l’ordre constitutionnel. Un dialogue maison, restriction des libertés, arrestation des personnalités et des opposants, dissolution des partis pour enfin organiser la cession du pays à Assimi Goita.
Les tenants du pouvoir à Bamako ne se sont d’ailleurs jamais empressés de déterminer une échéance, un calendrier pour se retirer du pouvoir. Ils sont, semble-t-il, sur les traces de leur ainé, Moussa Traoré alors que la confiance du peuple en eux commence à se dissoudre sous la canicule qui s’abat sur le pays et les orages annoncés par la météo.