À quelques mois de la tenue de l’élection présidentielle anticipée prévue pour le sept septembre prochain, la classe politique s’emballe. Certains partis ont même acté leur participation, comme le Parti des Travailleurs de Louisa Hanoune, qui a officialisé sa candidature à la magistrature suprême, d’autres, comme le Front des forces socialistes (FFS), maintiennent encore le suspens.
Ainsi, ce samedi 18 mai 2024, le Premier secrétaire du plus vieux parti d’opposition du pays, M. Youcef Aouchiche, a animé un meeting populaire au théâtre communal Kateb Yacine de Tizi-Ouzou face à une assistance nombreuse dans une salle archi-comble.
Racistes et séparatistes : même combat!
Youcef Aouchiche, a détaillé devant ses militants, un nouveau concept, né d’un néologisme qu’il a baptisé le « New-Harkisme ». Un terme qui vise à fustiger tous les « aventuriers », « ennemis du pays » qu’il a désignés de ce nouveau concept « Le New-Harkisme qu’il soit l’expression de la folie séparatiste des uns, ou de l’anti-kabylisme primaire des autres doit être combattu à tous les niveaux, mais d’abord sur le terrain politique en élevant le niveau de conscience de nos concitoyens et par des décisions de renforcer la cohésion nationale et de ressusciter les liens de confiance entre la société et les institutions de l’État », a-t-il détaillé.
« Notre pays est à un tournant décisif »
« En ces temps d’incertitudes et de zéro politique que certains veulent imposer au pays et à la région, je vous exprime ma gratitude d’avoir répondu nombreux à notre invitation. Notre pays est à un tournant décisif. Jamais dans notre histoire , nous avons été confrontés à des défis d’une telle ampleur et jamais nous n’avons été exposés à des menaces aussi graves ciblant notre sécurité nationale « , a-t-il entamé son discours.
Il a fait savoir ensuite à l’assistance que le pouvoir , la classe politique, les syndicats, les associations et les citoyens sont interpellés et mis devant leurs responsabilités pour faire face aux implications d’un monde en profonde mutation où la force supplante le droit ; où les guerres géostratégiques ne font que croître.
Les « inquiétudes » du FFS
Dans son allocution, il dira que les défis auxquels sont confrontés le pays et tous les forces vives de la nation seront mieux abordés si règnera à l’intérieur du pays un climat de confiance et de concorde nationale.
Par la suite, Il est revenu sur la nécessité d’un « pacte historique » pour le parachèvement du projet national avec la participation des autorités du pays et la classe politique.
Le premier responsable du plus vieux parti d’opposition, a constaté dans son allocution que l’état de « gel » de la scène politique les inquiète . « Nous ne voyons aucun signe de détente et d’ouverture en direction des forces politiques du pays notamment l’opposition patriotique et nationaliste », a-t-il remarqué. Et d’expliquer : « Lorsqu’on restreint le champ de la critique objective et constructive et qu’on ne favorise pas l’organisation autonome de la société, on laisse la porte ouverte à la propagande antinationale et aux extrémistes de tous bords », préviendra le conférencier.
La « Personnalité Algérienne » mise en exergue
Dans cette veine, il a appelé à la libération des détenus d’opinion, la liberté d’expression et de la presse et laisser les syndicats travailler dans le cadre de la Constitution. L’intervenant a évoqué, en outre, les éléments fondamentaux de l’identité algérienne à savoir l’Arabité, l’Amazighité, l’Islamiste. Ces référents, a-t-il souligné constituent la « Personnalité Algérienne », laquelle constitue selon l’orateur, un facteur d’unité et une source de progrès et non pas un élément de division et de déclin comme certains charlatans tentent vainement de les présenter. « L’Algérie est une, unie et indivisible « , a-t-il clamé haut et fort sous un tonnerre d’applaudissements.
Plaidoirie pour un « changement de paradigme »
De ce fait, a-t-il suggéré, cette richesse doit s’exprimer dans le cadre de cette personnalité pure qui ne soit ni le prolongement des projets orientalistes soumis au sionisme international ni l’otage des schémas occidentalistes hégémoniques préétablis. « Le renoncement à tous ces référents notamment dans la conjoncture périlleuse que nous traverserons relève de la félonie et de la trahison « , a-t-il remarqué.
Plus loin dans son discours, il a déclaré que des complots pilotés par des officines étrangères ciblent le pays. « Nous sommes interpellés et le pouvoir est mis face à ses responsabilités pour changer de paradigme et cesser d’infantiliser les Algériens en rompant avec les logiques néo-patrimonalistes. Les extrémistes et leurs parrains se nourrissent de nos fragilités internes et de l’incapacité du pouvoir à ouvrir de nouveaux horizons pour le pays », a-t-il averti.
Tamazight: Une loi organique exigée
M. Aouchiche n’a pas oublié la question de Tamazight. À ce sujet, il a exigé des autorités du pays à procéder immédiatement à l’élaboration de la loi organique portant la mise en œuvre de l’officialisation de Tamazight langue nationale et officielle, la mise en place de l’académie amazighe et la généralisation de l’enseignement de Tamazight sur tout le territoire nationale. « L’Algérie est unie et une et indivisible « , a-t-il martelé encore une fois pour couper l’herbe sous les pieds de tous les aventuriers.
« Pour des hommes d’Etat et non de Pouvoir! »
Concernant l’élection présidentielle, l’orateur n’a pas donné aucune date pour décider de la participation ou de la non non-participation de son parti à ce rendez-vous majeur dans la vie du pays.
Seulement, il a relevé que pour le FFS , pour ses militants et ses cadres , une distinction fondamentale doit être opérée entre le Pouvoir et l’État. « Et de cette distinction que découlera notre position aux prochaines élections présidentielles qui sera sans aucun doute une position motivée par notre profond attachement aux intérêts suprêmes de notre pays et de notre peuple », a-t-il conclu son intervention en invitant ses militants à exploiter tous les espaces possibles pour renouer avec l’activité politique.
A.O