Le département de la Communication vient de changer de tête à l’issu du nouveau gouvernement de Sifi Ghrieb. Le désormais ex-ministre de la Communication, M. Mohamed Meziane a été « remercié » par le président de la République et remplacé par M. Zoheir Bouamama.
Ainsi, M. Bouamama, avant d’intégrer l’équipe gouvernementale, est un « proche » du chef de l’État, car il occupait le poste de Conseiller au niveau de la Présidence de la République.
Un parcours brillant !
En effet, le 21 mai dernier, le chef de l’État, avait promulgué un décret présidentiel portant sur la nomination M. Zoheir Bouamama, au titre de conseiller auprès du président de la République, chargé des affaires politiques et des relations avec la jeunesse, la société civile et les partis politiques.
Le nouveau ministre de la Communication, est un professeur d’université et chercheur reconnu en sciences politiques et relations internationales, il a enseigné à l’université de Tipaza et à d’autres institutions, dont l’université Badji Mokhtar d’Annaba et l’Institut diplomatique algérien, il est également un analyste politique. Il intervient régulièrement en tant qu’analyste des affaires internationales sur la chaîne de télévision publique Al24 News. À ce propos, ces analyses font « mouche » à chaque fois, notamment en ce qui concerne la politique intérieure du pays et les mutations à l’international.
M.Bouamama, aura la lourde tâche de redresser un ministère extrêmement sensible : la communication institutionnelle. Beaucoup de chantiers sont en attente au niveau du ministère de la Communication, puisque son prédécesseur, n’a pour ainsi dire, pas marqué d’une empreinte indélébile son passage à la tête de ce département stratégique.
Un ministère en panne d’action !
Il est vrai que sous la houlette Mohamed Meziane, ce département ministériel s’est métamorphosé en un « institut de formation » au profit de la corporation journalistique nationale. Pratiquement chaque week-end, le ministère de la Communication organise des cycles de formation pour tout et son contraire.
Du traitement journalistique réservé aux événements qu’abrite le pays, à l’instar du dernier Salon commercial intra-africain (IATF-2025), en passant par le « respecte de l’éthique journalistique » et allant jusqu’à la maîtrise par les journalistes des nouvelles technologies, notamment la téléphonie mobile de 5e génération (5G). Sous l’ère Mohamed Meziane, tout ou presque était prétexte à une journée de formation.
D’ailleurs, certaines voix au sein de la corporation journalistique nationale se sont élevées contre la méthode « professorale » du désormais ex-ministre de la Communication. « On était réduit à des étudiants en journalisme écoutant sagement les cours magistraux du ministre », fera remarquer le directeur de publication d’un site d’information, convié à assister à ces journées de formation chroniques.
La seule fois où M. Mohamed Meziane a endossé véritablement son rôle de ministre de la République, c’est lors de l’Affaire Belghit, où il a défendu bec et ongles l’unicité et l’unité de la Nation, face aux propos nihilistes de Mohamed Lamine Belghit.
Des dossiers cruciaux en stand-by
Pourtant, ce ne sont pas les chantiers en instances au sein de ce ministère qui manquent. Tout d’abord, nombre de sites électroniques d’information attendent encore et toujours leur agrément officiel de la part dudit ministère, afin d’exercer dans le cadre de loi.
Or, depuis mai 2024, l’ensemble des dossiers des sites d’information déposés auprès du ministère de la Communication sont en « stand-by », alors que le président de la République, avait instruit qu’une simple déclaration préalable dudit de l’entreprise éditrice faisait office d’agrément et autorisation officielle pour exercer. Or les services du ministère de la Communication continuent de mettre en œuvre une sorte de blocage qui ne dit pas son nom, en parfaite contradiction avec les orientations du président de la République.
Outre ce dossier, le ministre de la Communication sortant, n’a pas honoré l’engagement du président de la République, concernant la mise en place d’un « Fonds d’aide à la presse ». Considéré comme un levier pour la mise en œuvre de sa politique de soutien à tous les types de presse et le développement des compétences des journalistes, ce fonds est toujours en attente. Il devait également devait garantir et profiter à tous les médias, qu’ils soient audiovisuels, électroniques ou de presse écrite, qu’ils soient publics ou privés, afin de produire des contenus de qualité. Là encore, autant en en empote le vent…
En définitive et à la lumière des chantiers en suspens, la tâche s’annonce des plus ardues pour M. Zoheir Bouamama, car il aura à reprendre et redynamiser un ministère « en panne » depuis novembre 2024.
