Le virus «Mpox», anciennement appelé variole du singe (Monkey pox), connaît une recrudescence inquiétante en Afrique. Caractérisé par une éruption cutanée douloureuse et d’autres symptômes grippaux, ce virus est déclarée urgence de santé publique de portée internationale par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’épidémie s’accélère, notamment en République démocratique du Congo (RDC).
Un virus en mutation
L’épidémie initialement transmise par les rongeurs en Afrique est en grande partie due à l’arrêt de la vaccination contre la variole dans les années 1980. En effet, le vaccin contre la variole offrait une protection croisée contre le mpox. Or, les nouvelles générations, n’ayant pas bénéficié de cette vaccination, sont plus vulnérables.
Le virus a donc évolué pour se propager facilement d’humain à humain. La souche circulant actuellement en Afrique, en Suède et au Pakistan, le clade 1b, est particulièrement préoccupante en raison de sa forte contagiosité et de sa létalité plus élevée que les souches précédentes.
Situation critique en Afrique
La RDC concentre l’essentiel des cas, avec une augmentation de 160% du nombre de cas en 2024 par rapport à l’année précédente. Les enfants sont particulièrement vulnérables, représentant plus de 60% des cas dans ce pays. Le virus commence également à se propager dans d’autres pays africains, comme le Rwanda, le Kenya et le Burundi, suscitant des inquiétudes pour le reste du monde.
L’accès limité aux vaccins et traitements en Afrique constitue un obstacle majeur à la lutte contre l’épidémie. De plus, la méconnaissance de la maladie et les pratiques funéraires traditionnelles, qui peuvent favoriser la propagation du virus, représentent des défis supplémentaires.
Appel à la mobilisation internationale
L’OMS a lancé un appel urgent à la mobilisation de fonds pour soutenir les pays africains dans la lutte contre le mpox. Une coopération internationale renforcée est indispensable pour développer de nouveaux traitements, améliorer la surveillance épidémiologique et sensibiliser les populations aux mesures de prévention.
Mardi dernier, l’agence de santé de l’Union africaine Africa (CDC) a annoncé que quelque 200 000 doses de vaccin allaient être déployées en Afrique, grâce à un accord avec l’Union européenne (UE) et le fabricant danois Bavarian Nordic qui se dit en capacité de produire deux millions de doses supplémentaires d’ici fin 2024 et jusqu’à dix millions d’ici fin 2025.
Près de 19 000 cas recensés en huit mois
En 2024, 18 737 cas de mpox dont 541 décès ont été reportés dans au moins 12 pays africains selon Africa CDC (au 16/08/2024). Congo : 15 664 cas potentiels, 548 décès; Burundi : 65 cas suspects, 103 cas confirmés; Afrique du Sud : 24 cas confirmés dont 3 décès; Cameroun : 23 cas suspects, 5 cas confirmés dont 2 décès; République du Congo : 150 cas suspects, 19 cas confirmés dont 1 décès; République centrafricaine : 223 cas suspects, 45 cas confirmés, 1 décès; Nigeria : 749 cas suspects, 39 cas confirmés; Liberia : 5 cas confirmés; Rwanda : 4 cas confirmés; Côte d’Ivoire : 2 cas confirmés; Ouganda : 2 cas confirmés; Kenya : 1 cas confirmé.
La situation épidémiologique du mpox en Afrique souligne la nécessité d’investir dans la santé publique et de renforcer les systèmes de santé sur le continent. Une réponse globale et coordonnée est essentielle pour prévenir une propagation incontrôlée du virus à l’échelle mondiale.
C.K