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Naturgy : L’Algérie dit «NON» à l’OPA émiratie!

Les ambitions émiraties sur le géant gazier espagnol Naturgy se heurtent à un obstacle de taille : l’opposition ferme d’Alger.

Ainsi et alors que le groupe Taqa, basé à Abu Dhabi, convoite à nouveau le plus ancien opérateur gazier d’Espagne, sous une forme «édulcorée» d’une Offre publique d’achat(OPA), les réticences algériennes pourraient une fois de plus faire capoter le projet d’acquisition.

Difficile entente…

En effet, bien que Naturgy se montre «ouvert» à une nouvelle offre publique d’achat selon la presse ibérique, le veto d’Alger, partenaire historique et fournisseur stratégique du groupe espagnol, demeure un point de blocage majeur dans cette opération sensible. Ainsi dans son édition d’hier, le journal espagnol El Español, citant des sources internes à Naturgy, rapporte que les actionnaires de l’entreprise énergétique espagnole sont toujours en attente de l’aval diplomatique des trois pays concernés : l’Algérie, l’Espagne et les Émirats arabes unis. D’après le média ibérique, si les discussions achoppent en partie sur le prix de l’offre publique d’achat, le principal frein à l’avancement des négociations reste la complexité des relations diplomatiques entre ces trois nations.

Selon El Español, si ces tensions institutionnelles et diplomatiques venaient à être résolues, les fonds d’investissement impliqués pourraient relancer les négociations et remettre l’opération sur les rails. Toutefois, ces investisseurs restent également ouverts à l’examen d’alternatives avec d’autres partenaires potentiels.

Insatiable «gourmandise» des EAU

Parmi les principaux actionnaires de Naturgy, le fonds d’investissement américain BlackRock et le groupe Criteria se disent disposés à céder leurs parts à un nouvel investisseur, à l’exception du groupe émirati Taqa, qui ambitionne d’obtenir un contrôle total de l’entreprise espagnole. À ce sujet, la presse espagnole indique que le fonds australien, déjà actionnaire, envisage d’accroître sa participation de 16 % à 29 %.

Actuellement, le capital de Naturgy est réparti entre plusieurs acteurs majeurs : CriteriaCaixa détient 26,7 %, BlackRock et GIP cumulent 20,96 %, tandis que CVC en possède 20 %. Sonatrach, pour sa part, détient une part de 4 %. Selon les mêmes sources, une réorganisation de la structure de Naturgy apparaît essentielle pour renforcer sa capacité à relever les défis liés à la sécurité énergétique du pays.

Alger ne recule pas !

Après l’échec de la première offre publique d’achat de 25 milliards de dollars en juin dernier, considérée comme l’une des plus importantes du marché boursier espagnol, une nouvelle proposition serait actuellement en phase de préparation. La position officielle de Sonatrach, qui est à la fois le principal fournisseur de gaz naturel de Naturgy, actionnaire à hauteur de 4 % et détenteur de 51 % de MedGaz – société exploitant le gazoduc reliant l’Algérie à l’Espagne –, n’a jamais été exprimée publiquement.

Cependant, l’arrivée du groupe émirati dans le capital de Naturgy soulève de nombreuses interrogations en Algérie, en raison notamment de ses investissements stratégiques au Maroc. Cette implication est perçue comme une tentative de détourner le gaz algérien destiné à l’Espagne vers d’autres marchés. Une source algérienne, citée par Reuters en juin dernier, avait même évoqué la possibilité d’une résiliation du contrat d’approvisionnement si la structure actionnariale de Naturgy venait à être modifiée. Ce climat d’incertitude alimente ainsi les doutes quant à la réussite de cette nouvelle tentative d’intégration de Taqa au sein du plus grand groupe gazier espagnol.

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