Le deuxième Congrès international de la Société Algérienne de l’Obésité et des Maladies Métaboliques (SAOMM), a eu lieu du 9 au 11 novembre à l’hôtel Tulip Royal Alger.
Cet évènement était une précieuse occasion pour partager des connaissances, des expériences mais surtout des idées d’experts, en vue de prévenir et de lutter contre l’obésité et les maladies métaboliques en Algérie.
En réalité, l’obésité en Algérie est devenue une préoccupation majeure du système sanitaire, qui fait face à une augmentation alarmante de sa prévalence chez les adultes mais aussi bien chez les enfants. D’ailleurs, les participants ont pointé du doigt le « triangle de l’obésité », à savoir la malbouffe, la sédentarité et le stress.
35% de la population, dont 10% d’enfants atteints
Ainsi, les chiffres sont passés de 22% en 2017 a 35% de la population soit 30 % des femmes, 14 % des hommes et environs 10 % des enfants, des statistiques mentionnées par le Pr Amar Tebaibia président de la SAOMM, et appuyés par la vice- présidente Pr Samira Zekri qui estime selon une projection internationale le passage a 49% en 2035.
En effet cette maladie qui auparavant était définie comme un simple excès de masse graisseuse, est finalement une maladie chronique complexe, multifactorielle et grave.
Elle évolue en multiples pathologies métaboliques tels que le diabète, l’HTA et des maladies cardiovasculaires et rhumatismales, la goutte, le syndrome d’apnées du sommeil, les AVC, mais aussi 13 cancers (colon, thyroïde, seins, endomètre.), et majoritairement des problèmes de fertilités et de conception chez les “jeunes” femmes obèses.
L’Etat s’engage à lutter contre l’obésité
Présent à ce colloque, le ministre de la Santé, M. Abdelhak Saihi, a quant a lui insistéé sur la nécessité d’une approche globale, évoquant un programme de cinq volets impliquant plusieurs secteurs.
En effet et dans le but d’endiguer ce phénomène, le gouvernement planche selon M. Saihi, sur un programme visant à encourager la production d’alimentation bio, créer des Interventions destinées à imposer l’activité physique, organiser une « révolution culturelle » auprès de la population en la sensibilisant et la faire amener à modifier ses croyances et ses représentations vis-à-vis de la maladie et de son traitement.
Ainsi, il est préconisé de réaliser des diagnostique précoces et des dépistages familiaux avec une prise en charge nutritionnelle et thérapeutique pluridisciplinaire en tenant compte du consentement et de la conscience des patients. Et finalement Mettre à disposition des services d’écoute et de prévention comme une solide moteur de protection.
La « malbouffe » incriminée
Lors des débats, le Pr Amar Tebaibia et le ministre de la Santé, se sont mis d’accord sur la nécessité de recenser et actualiser la liste des maladies rares notamment les pathologies métaboliques génétiques pour mieux disponibiliser les médicaments aux prioritaires et ajuster leurs prix.
Le Dr Adlane Hallal, médecin interniste liberal incite à la “Correction de l’assiette : diminution des apports caloriques et les corréler aux dépenses énergétiques, suivre des règles hygièno-diététique ainsi que l’activité physique avec des compléments alimentaires orientés pour améliorer les profils lipidiques et glycémiques afin de minimiser ou retarder l’apparition de complications et donc rréduire les comorbidités.”
A l’instar du premier congrès, le programme scientifique de cette deuxième édition s’avère riche et varié. Plusieurs thèmes seront développés à travers des conférences, des communications orales et affichées, des ateliers, et des symposiums notamment celui de l’utilisation du Glarus, le tout Premier biosimilaire d’insuline Glargine fabriqué en Algérie par les laboratoires Biocare Biotech destine aux 2/3 des personnes obèses ayant développé un diabète.
Chiraz Kherri