La tension est montée d’un cran entre le wali d’Oran, Samir Chibani et l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL) à Oran.
Ainsi, lors d’une récente sortie d’inspection au nouveau pôle urbain Ahmed Zabana de Misserghine, le wali n’a pas mâché ses mots envers la direction locale de l’AADL, allant jusqu’à qualifier l’organisme de « société défaillante » et dénonçant une gestion qu’il juge « chaotique ».
Face à ces accusations particulièrement virulentes, le Directeur Général de l’AADL vient de rompre le silence, décidant de répondre publiquement au wali et d’exposer sa propre version des faits dans cette controverse.
La wali d’Oran «dégaine» le premier…
En effet, sous l’œil des caméras et des micros tendus vers lui, le wali a dénoncé publiquement les innombrables malfaçons constatées, notamment les fuites d’eau qui se perdent dans les caniveaux, tandis que les habitants, dans leurs appartements, peinent à obtenir quelques gouttes d’eau au robinet.
Insistant sur l’absurdité de la situation, il a rappelé que l’État investit des milliards pour assurer un cadre de vie digne aux citoyens et garantir l’accès à l’eau potable, fruit d’un travail considérable en amont. « Vous constaterez que tous les responsables sont présents aujourd’hui… sauf ceux de l’AADL », a-t-il souligné, critiquant sévèrement cette agence, qu’il a qualifiée de « défaillante à tous les niveaux, en particulier dans la gestion ». Évoquant la cité Ahmed Zabana, où vivent des milliers de familles, il a dénoncé un manque de considération inacceptable envers les résidents.
…Le DG de l’AADL lui répond
Face à cette situation, le DG de l’AADL, Ryad Komdani, est sorti du silence pour répondre aux déclarations du wali de la wilaya d’Oran, Samir Sibani, concernant l’agence.
Ainsi, dans une vidéo diffusée ce lundi sur la page officielle de l’AADL sur Facebook, Ryad Komdani a exprimé son regret face aux propos tenus par le wali d’Oran.
Il a précisé que ces déclarations comportaient des accusations directes à l’encontre du secteur du logement, affirmant qu’« elles ne reposent sur aucun fondement légal ou administratif », tout en soulignant l’existence d’un document prouvant la remise officielle des réservoirs d’eau le 10 octobre 2021. Il a ajouté que cette remise avait été effectuée conformément à une directive du ministère des Ressources en eau datée du 8 septembre 2021.
De plus, il a rappelé qu’une correspondance avait été adressée, le 23 avril 2023, au wali d’Oran, au chef de daïra de Boutlélis et au président de l’Assemblée populaire communale de Misserghine, demandant l’arrêt des prestations sur 51 immeubles du quartier des 2000 logements du site HPC 41. Les résidents concernés avaient en effet obtenu des jugements définitifs annulant les charges communes sur leurs factures mensuelles, ne laissant à leur charge que le paiement du loyer.
«Évitons les accusations gratuites! »
Le directeur a également rappelé que ces charges, établies avec précision par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville après une étude approfondie, étaient destinées à couvrir divers coûts liés aux services fournis, tels que l’éclairage, le nettoyage des immeubles et l’entretien des espaces verts.
Le directeur de AADL a également révélé qu’une correspondance avait été envoyée au wali d’Oran le 10 septembre 2024 concernant les réservoirs d’eau situés dans les quartiers AADL de Misserghine, dans la wilaya d’Oran.
Selon Ryad Komdani, cette correspondance a été adressée dans le contexte de plusieurs jugements définitifs revêtus de la formule exécutoire en faveur des résidents des quartiers AADL de Misserghine. Ces jugements ont entraîné l’annulation des charges de copropriété, prouvant ainsi que l’agence avait bien informé les autorités compétentes.
En réponse aux critiques, Ryad Komdani a affirmé que l’AADL avait achevé la gestion des logements de Misserghine et que cette responsabilité avait été transférée aux services municipaux. Il a conclu en déclarant : « Nous croyons que la coordination entre les différents secteurs de l’État est le moyen le plus efficace pour servir le citoyen algérien. Nous appelons également à éviter les accusations gratuites qui nuisent aux institutions, à la compétence des cadres algériens et qui perturbent les efforts de l’État en matière de logement ».