Ces dernières années, le bruit assourdissant des pétards à la veille du Mawlid Ennabaoui Echarrif, se fait très discret à Ghardaïa. Néanmoins, cela ne signifie pas dire que le problème de vente de produits pyrotechniques a complètement disparu, loin s’en faut.
Ainsi, alors qu’il y a quelques années, ils étaient étalés au vu et su de (presque) tout le monde, sur les grands boulevards, les places publiques, dans les ruelles et même au bas des immeubles , il semblerait que ces dernières années, ce n’est plus le cas avec le déploiement des éléments des services de sécurité, tous corps confondus en milieu urbain , suburbain et même rural.
« Attapes-moi si tu le peux ! »
En effet et en dépit des efforts déployées par les forces de l’ordre, il y’a encore de la « résistance » avec quelques jeunes qui prennent tous les risques malgré leur changement d’aptitude sur « les techniques de vente » par rapport aux années passées.
La nouveauté cette année est dans le modus opérandi des jeunes vendeurs qui ne « travaillent » plus comme les années précédentes , en position statique, en installant des tables sur les trottoirs ou les placettes, mais en transportant dans des sacs à dos des petites quantités de toutes sortes de pétards et de feux d’artifices, se réapprovisionnent, quelques part dans les dédales de la ville, dès écoulement de la marchandise. Ainsi, ils arrivent, en jouant au chat et à la souris, à échapper aisément aux policiers qui les traquent, en se fondant parmi la foule.
Mais à malin, malin et demi, les policiers eux aussi se sont adaptés à la situation en envoyant sur le terrain des policiers en civils qui arrivent à attraper certains d’entre eux qui se retrouveront au poste de police et leur marchandise saisie.
1910 unités saisies
C’est donc ainsi que plus de 1910 unités pyrotechniques en tous genres de fabrication étrangères entre pétards, feux d’artifices et signal ont été saisis dans divers quartiers de la ville de Ghardaïa, alors que de bien plus importantes quantités, de ces produits dangereux et souvent sources d’accidents graves continuent à être écoulées. Produits éminemment dangereux, dont la qualité plus que douteuse laisse à désirer, ils sont bien souvent source et cause de nombreux accidents, dont certains mortels et d’autres de brûlures à divers degrés de gravité et même d’amputations.
Pourtant… ils sont strictement prohibés
Il convient, par ailleurs, de rappeler qu’en vertu du décret 63-291 du 2 Août 1963 relatif à l’interdiction de la fabrication, de la vente des pétards et produits pyrotechniques ainsi que leur jet sur la voie publique (soit juste une année après l’indépendance du pays), la législation Algérienne prévoit des sanctions contre les auteurs de commercialisation et même de l’utilisation de produits pyrotechniques.
« Il suffit de faire appliquer la loi dans toute sa rigueur pour faire passer l’envie à toute personne tentée par le gain facile et le risque de mettre en danger la vie d’autrui », souligne un citoyen de la ville de Ghardaïa. Et d’ajouter « Je ne comprend pas la passivité des services de sécurité et le laxisme de la justice devant les responsables de ces actes », s’interrogeant, à bon escient, « sur la provenance de ces énormes quantités introduites dans le pays et mises sur le marché par des personnes avides de gains faciles au détriment de la santé d’autrui ».
