Les réserves de phosphate dans les pays arabes représentent un trésor géologique exceptionnel, faisant de la région un acteur clé sur un marché mondial aussi stratégique que celui du pétrole et du gaz.
Au-delà de leur valeur minérale, ces réserves jouent un rôle crucial dans la sécurité alimentaire mondiale, en fournissant les engrais indispensables à l’agriculture à travers la planète.
Selon les dernières données consultées par l’Energy Research Unit, Attaqa, (basée à Washington), sept pays arabes détiennent ensemble près de 59,75 milliards de tonnes des réserves mondiales confirmées de phosphate, estimées à 74 milliards de tonnes.
Ce chiffre représente 80,7 % des réserves globales, soulignant l’importance géopolitique de la région dans les équilibres économiques internationaux.
Les réserves de phosphate dans les pays arabes en 2024
D’après un rapport de l’United States Geological Survey (USGS), le Maroc domine le classement, tant à l’échelle arabe que mondiale. Voici les chiffres clés :
- Maroc : 50 milliards de tonnes
- Égypte : 2,8 milliards de tonnes
- Tunisie : 2,5 milliards de tonnes
- Algérie : 2,2 milliards de tonnes
- Jordanie : 1 milliard de tonnes
- Arabie saoudite : 1 milliard de tonnes
- Syrie : 250 millions de tonnes
À elles seules, les nations d’Afrique du Nord abritent environ 57,5 milliards de tonnes de phosphate, soit 77,7 % du stock mondial.
Le Maroc, leader incontesté
Avec 50 milliards de tonnes, le Maroc concentre 67,5 % des réserves mondiales, consolidant sa position de premier exportateur. L’exploitation y a débuté en 192, et aujourd’hui, le secteur génère près de 21 000 emplois directs, contribue à 3 % du PIB et représente 20 % des exportations nationales.
L’Égypte, deuxième acteur régional
Avec 2,8 milliards de tonnes (3,78 % des réserves mondiales), l’Égypte se classe troisième mondial. L’exploitation y remonte à 1897, avec des gisements repérés dans la vallée du Nil et les déserts. En 2024, le pays a produit 5 millions de tonnes.
Le gouvernement égyptien mise désormais sur la transformation locale du phosphate pour en maximiser la valeur, plutôt que de l’exporter brut.
Tunisie et Algérie, des réserves majeures
La Tunisie détient 2,5 milliards de tonnes (3,38 % du global), la plaçant quatrième mondiale. Sa production 2024 s’élève à 3,3 millions de tonnes. L’industrie, gérée par la Compagnie des phosphates de Gafsa, existe depuis 1896.
L’Algérie, avec 2,2 milliards de tonnes (2,97 % des réserves), occupe la sixième place mondiale. Son exploitation a commencé en 1894 à Djebel Onk. En 2024, sa production était d’environ 2 millions de tonnes.
Jordanie, Arabie saoudite et Syrie : des poids moyens
- Jordanie : 1 milliard de tonnes (1,35 % du global), production 2024 : 12 millions de tonnes.
- Arabie saoudite : 1 milliard de tonnes (1,35 %), production : 9,5 millions de tonnes (gisements de Hazm Al-Jalamid).
- Syrie : 250 millions de tonnes (0,34 %), production : 2 millions de tonnes.
Avec 81 % des réserves mondiales, les pays arabes contrôlent une ressource vitale pour l’agriculture planétaire.