Les doutes de l’association « Himayatek » au sujet d’une « pénurie artificielle » des pneus se confirment sur le terrain.
Ainsi et Alors que l’Algérie fait face depuis plusieurs mois à une «pénurie» aiguë de pneumatiques — accentuée depuis la fin juillet — les services de sécurité multiplient les opérations contre les réseaux de spéculation illégale.
En effet, cette crise, qui a poussé le président de la République à ordonner l’importation massive et immédiate de pneus en août dernier, touche de plein fouet la sécurité routière et perturbe le marché national. Dans ce contexte tendu, deux importantes saisies ont été opérées les 31 août et 2 septembre à Tiaret et Oum El Bouaghi, confirmant l’ampleur du phénomène de stockage illégal et de commerce illicite.
Tiaret : 525 pneus saisis, deux spéculateurs incarcérés
À Tiaret, les services de la police judiciaire ont mis la main, le 31 août, sur 525 pneus en caoutchouc destinés à la spéculation. L’opération s’est soldée par l’arrestation de deux individus, identifiés sous les initiales H. Dj. et M. B.. Présentés au parquet le 2 septembre, ils ont été déférés en comparution immédiate pour spéculation commerciale illicite. Le tribunal correctionnel a décidé de reporter l’affaire au 9 septembre 2025, en ordonnant leur mise en détention provisoire.
Fait notable, M. B. est un récidiviste. Il avait déjà été interpellé dans une précédente affaire, également pour spéculation sur les pneumatiques, avec 480 pneus en sa possession. Jugé le 31 août, il avait été condamné à sept ans de prison ferme avec mandat de dépôt immédiat.
Oum El Bouaghi : 304 pneus saisis dans un dépôt illégal
À Oum El Bouaghi, une opération similaire a permis la saisie de 304 pneus stockés illégalement dans un entrepôt non déclaré. L’intervention, menée par les services de la police judiciaire suite à des informations transmises au parquet, a abouti à l’arrestation de B. Gh., 49 ans. Présenté au parquet le 2 septembre, il est lui aussi poursuivi pour spéculation illicite dans le cadre d’une comparution immédiate, et a été placé en détention provisoire. L’affaire a également été renvoyée à l’audience du 9 septembre 2025.
Une riposte judiciaire dans un contexte de crise nationale
Ces deux affaires ne sont pas isolées. Elles s’inscrivent dans une réaction judiciaire et sécuritaire plus large, à l’heure où le marché algérien est en forte tension en raison de la pénurie nationale de pneumatiques.
Ce manque, aggravé par la faiblesse de la production locale (actuellement assurée uniquement par l’usine Iris Tyres de Sétif), a donné lieu à des pratiques spéculatives nuisibles à la fois à l’économie et à la sécurité publique.
Enfin et dans l’attente de la mise en service des projets industriels en cours (Iris et SHLI), les autorités entendent freiner les comportements illicites qui aggravent la pénurie, en particulier ceux visant à profiter de la flambée des prix et de la forte demande.