C’est un dossier qui était aux « oubliettes » depuis…2017 que vient de déterrer le président de l’ex- l’Autorité de régulation des postes et des télécommunications (ARPT), rebaptisée en Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE), M. Mohamed El Hadi Hannachi : La portabilité des numéros.
Ainsi, même si l’ARPCE tente de « vendre » cette technologie comme étant en « nouveauté », il faut dire qu’elle date de plus de 15 ans déjà ! D’ailleurs, le premier opérateur, à l’avoir mis sur le marché, était l’opérateur saoudien « Mobily » et c’était en…2010 ! Cette même autorité avait, en 2016 déjà, « pressé » les trois opérateurs mobiles activant en Algérie, afin qu’ils se mettent « à niveau » sur le plan du cahier des charges imposé à l’époque. Or, les trois opérateurs, ont pour ainsi dire fait «la sourde oreille » et le laxisme avéré du « gendarme » des télécommunications en Algérie, n’avait nullement aidé pour débloquer la situation.
Quand l’APOCE “surf” sur la vague
Hier, samedi 7 décembre 2024, Mustafa Zebdi, le président de l’Association de protection et orientations des consommateurs (APOCE), a fait l’écho des déclarations de Mohamed El Hadi Hannachi, qui avait indiqué que « toutes les étapes techniques ont été achevées » et que le lancement de ce service est prévu dans “les mois à venir”. Selon M. Zebdi, c’est son association qui aurait relancée ce projet, attendu depuis presque une décennie. Zebdi a souligné que cette mesure favorisera la concurrence entre les opérateurs mobiles, offrant ainsi des bénéfices directs aux consommateurs.
Cependant, là où il est légitime de se poser des questions quant à “ la bonne foi” de l’APOCE et sa volonté assumée de s’approprier le mérite de cette relance, est quand on sait que l’ancien ministre des Postes et Télécommunications, M. Karim Bibi Triki, avait suggéré lors d’un point de presse, lors de l’atelier régional de l’Union internationale des télécommunications (UIT), organisé en novembre dernier à Alger que le “dossier de la portabilité des numéros était à un stade avancé”. De ce fait, l’APOCE a, tout au plus, émis un «rappel» pour un dossier qui allait de toute façon être relancé.
La fin de l’«entente cordiale»
La portabilité des numéros est encadrée par un décret exécutif publié en juin 2021 dans le Journal officiel. Toutefois et selon nos informations, les opérateurs mobiles en Algérie, avaient tout fait pour « ralentir » le processus de lancement de cette technologie.
Pourquoi ? Eh bien, il faut savoir que dans le monde de la téléphonie mobile, il y’a une certaine « entente » tacite entre les opérateurs. Cette pratique, n’est pas du tout propre à l’Algérie, mais à la plupart des opérateurs de la téléphonie mobile à travers le monde, lesquels font croire à une certaine concurrence, alors que les “dés sont pipés” en amont.
En Algérie et de l’aveu même du président de l’ARPCE, “il faudra 18 mois pour un opérateur pour qu’il puisse récupérer un client perdu”. C’est dire que le manque à gagner sera important pour les opérateurs qui devront redoubler d’ingéniosité et d’offres, pour d’une part, tenter de “ chiper” des clients et de l’autre, tenter de ne pas en perdre. C’est dire que l’introduction de la portabilité des numéros, va donner un sérieux “coup de boost” à un marché en perte de compétitivité et de concurrence entre les opérateurs, et ce, depuis plusieurs années déjà.
Quid de la portabilité
Ce texte détaille les modalités techniques et administratives permettant aux abonnés de conserver leur numéro lorsqu’ils changent d’opérateur. Selon le décret, les appels vers les numéros portables seront gérés à partir d’une base de données centrale regroupant tous les numéros concernés. Les opérateurs doivent garantir à leurs clients la possibilité de conserver leur numéro tout en offrant les mêmes services aux numéros portables et non portables. De plus, chaque numéro actif doit être lié à une identification spécifique de l’opérateur, et cette information doit être accessible aux abonnés. L’ARPCE est chargée de superviser la disponibilité des informations liées à la portabilité et de veiller au respect des obligations légales par les opérateurs.
La portabilité concerne les numéros enregistrés conformément à la législation en vigueur. Pour les abonnés prépayé, le numéro doit être utilisé depuis au moins trois mois. Pour les forfaits postpayés, il est soumis à la période d’engagement contractuelle. L’ARPCE définira les durées minimales d’utilisation des numéros avant leur portabilité et mettra à disposition un formulaire pour les abonnés souhaitant effectuer cette démarche. Cette nouveauté est appelée à transformer le marché de la téléphonie mobile en Algérie, offrant aux utilisateurs plus de liberté et favorisant une concurrence accrue entre les opérateurs.
