Prix de la tasse de café : Les cafetiers défient l’État !

En dépit des appels à la raison, voire même les menaces du ministre du Commerce intérieur, M. Tayeb Zitouni, les cafetiers ne sont pas résolus à baisser le prix de la tasse de café.

Ainsi, le problème du tarif de la tasse de café continue à alimenter les commentaires aussi bien sur les places publiques que sur les réseaux sociaux. S’il est vrai que certains cafetiers ont baissé ce tarif jusqu’à trente dinars la tasse, d’autres ont encore la tête dure même si l’Etat soutient ce produit importé comme tous les produits de large consommation.

Le « flou du ministère » dénoncé

En effet, aussi bien à Tizi-Ouzou, Béjaïa Alger ou Bouira, certains cafetiers font «de la résistance », en défiant carrément et ouvertement l’État. « Les déclarations du ministre sont floues et ambiguës. Il faudrait nous expliquer s’il agit du café subventionné ou bien celui qu’on achète chez les torréfacteurs », dira un cafetier de Bouira. Et d’ « Nous avons une marge bénéficiaire et des charges à prendre en compte. Si nous devions baisser nos prix, tout en achetant notre matière première au prix non subventionné, nous allons définitivement mettre la clé sous le paillasson », a-t-il en outre soutenu.

D’autres, notamment à Alger et Tizi-Ouzou, font état du « double langage » du ministère du Commerce. « Devant les caméras, le ministre tient un langage et au niveau du ministère du Commerce et la direction, ils tiennent un autre ! Je m’explique : Ils nouvelle disent clairement que le café subventionné n’est pas destiné aux cafetiers, mais aux particuliers. Nous sommes contraints de justifier sa provenance via la facturation et de ce fait, nous sommes obligés de nous approvisionner auprès des grossistes qui nous facturent le prix non subventionné par l’État », expliquera Mourad Touhami, un cafetier de la rue Bab El Oued. D’autres, lui emboîtent le pas en affirmant qu’ils sont disposés à revoir le prix de la tasse à la baisse « s’ils nous expliquent de quel café s’agit-il ?», ont-ils argué.

Zitouni menace de sévir

Pour sa part, M. Tayeb Zitouni, ministre du Commerce intérieur et la régulation du marché, a été intransigeant vis à vis de ces artisans allant jusqu’à les menacer. « L’État a réagi avec célérité pour lutter contre la pénurie de ce produit largement consommé par les Algériens en prenant les mesures adéquates. Cependant, il y a toujours des personnes malintentionnées qui tentent de maintenir la spéculation sur ce produit « , a-t-il déclaré.

Par rapport aux propriétaires de cafés, il a été catégorique. « En dépit des mesures que nous avons prises, a-t-il ajouté, les consommateurs de cette substance dans les cafés se plaignent encore. Le prix d’un kilo de café sur le marché est fixé à mille dinars. Un kilo peut faire sortir 70 tasses et faites les calculs. S’il y a ceux qui n’écoutent pas, nous sommes prêts à appliquer les sanctions qui s’imposeraient. On pourra même fixer le prix qui vous convient sans vous accorder les avantages dont bénéficie ce produit. Pour le moment, nous ne faisons que de la sensibilisation et de l’accompagnement avant de passer à l’action « , a-t-il averti.

La spéculation fait rage

C’est-à-dire, le ministre donne encore du temps à ces commerçants de faire baisser le prix de la tasse de café en respectant la marge bénéficiaire qui leur revient de droit selon la réglementation en vigueur. En revanche, suite aux opérations de vérification et de contrôle des prix entamées depuis plus de deux mois à travers le territoire national dans les magasins d’alimentation générale et des supérettes, le prix d’un paquet de poudre de café de 250 grammes est fixé à 250 dinars au lieu des 400 dinars appliqué au moment de la pénurie à cause de la spéculation. À rappeler dans ce registre que les services concernés ont réussi à déjouer des plans établis par les spéculateurs en vue de créer la crise comme ce fut un temps pour le sucre, la semoule et l’huile de table. Pas moins de 23 tonnes de café vert stockées dans les ports en vue de créer la pénurie. 

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