Alors que le monde fait face à une flambée des prix de l’énergie, l’Algérie se distingue par un prix du diesel étonnamment bas. Une politique de subvention généreuse en est la clé, mais elle soulève aussi des interrogations économiques et environnementales.
Un prix qui défie toute concurrence
À l’échelle internationale, le contraste est saisissant. En date du 19 mai 2025, le prix du litre de diesel en Algérie s’élève à 28,92 dinars algériens, soit environ 0,218 USD, selon les données de Global Petrol Prices. Un chiffre bien en deçà de la moyenne mondiale, fixée à 1,677 USD le litre. En comparaison, seuls quelques pays comme la Libye (0,027 USD), l’Iran (0,006 USD) et le Venezuela (0,004 USD) offrent des prix encore plus bas. Ces écarts spectaculaires placent l’Algérie dans le cercle très restreint des pays où le carburant est presque symbolique.
Une politique de soutien au pouvoir d’achat
Ce niveau tarifaire s’explique principalement par la politique de subvention gouvernementale algérienne menée depuis plusieurs années. L’objectif est clair : préserver le pouvoir d’achat des citoyens dans un contexte économique souvent instable, et garantir des coûts de transport accessibles sur l’ensemble du territoire.
Cette stratégie, inscrite dans une logique de stabilité sociale, contribue à contenir l’inflation et à faciliter la mobilité des personnes comme des marchandises.
Une dynamique économique stimulée
En outre, cette politique des prix bas ne se limite pas à une mesure sociale : elle s’inscrit également dans une vision économique plus large. En maintenant un diesel peu coûteux, les autorités cherchent à soutenir des secteurs clés comme l’agriculture, la logistique ou encore le transport routier, tous fortement dépendants de l’énergie fossile.
Cela permet également de stimuler la consommation intérieure, un levier important pour une économie nationale tournée vers la diversification.
Des écarts mondiaux révélateurs
À travers le monde, les prix du diesel révèlent de profondes disparités. À titre d’exemple, le litre est vendu à 0,88 USD en Russie, 1,76 USD en Allemagne, 0,918 USD aux États-Unis et 0,443 USD en Arabie Saoudite. Hong Kong détient le record du prix le plus élevé, avec 3,354 USD le litre.
Ces variations tiennent essentiellement aux différences de fiscalité, de niveaux de subvention et de structures économiques propres à chaque pays. En général, les pays riches appliquent des taxes élevées, tandis que les pays producteurs ou à faibles revenus préfèrent soutenir les consommateurs en maintenant les prix artificiellement bas.
Une équation complexe à résoudre
Enfin, il convient de rappeler que tous les pays accèdent au même prix du pétrole brut sur les marchés internationaux. Ce sont donc les politiques nationales en matière de taxation ou de subvention qui déterminent le prix à la pompe. Dès lors, le cas algérien illustre une équation délicate entre impératifs économiques, enjeux sociaux et défis écologiques.