Dans une dérive qui en dit long sur l’ampleur de l’alignement du Maroc sur l’agenda sioniste, certains médias marocains ont trouvé, dans les publications propagandistes de figures israéliennes controversées, une aubaine pour attaquer l’Algérie.
Ainsi, une manœuvre médiatique orchestrée au lendemain de l’agression sioniste contre l’Iran, exploitant sans vergogne la solidarité algérienne avec Téhéran pour en faire un prétexte à une campagne hostile, révélant un peu plus le degré de pénétration israélienne dans les arcanes du pouvoir alaouite.
Une presse de caniveaux au service d’Israël
En effet, il n’est pas nécessaire d’être un expert des médias pour distinguer le caractère grossièrement propagandiste des publications relayées. Pourtant, cela n’empêche pas les organes alignés sur le palais royal de s’en emparer avec un empressement suspect. À leur tête, le site Le360, propriété de Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi Mohammed VI, n’a pas hésité à faire sienne une déclaration incendiaire de l’activiste sioniste Meir Masri, membre du parti travailliste israélien.
Dans un message publié sur la plateforme X (anciennement Twitter), Masri écrivait : « Aujourd’hui l’Iran, demain l’Algérie ». Une menace à peine voilée, reprise sans réserve ni esprit critique par Le360, qui en a fait une tribune pour décrier la posture algérienne, fidèle à ses principes de soutien aux causes justes, notamment face aux agressions récurrentes contre la Palestine et, plus récemment, l’Iran.
Quand la presse du roi recycle la haine
Dans une symbiose désormais assumée avec la propagande sioniste, la machine médiatique marocaine tourne à plein régime. Le360, porte-voix du palais, n’a pas hésité à reprendre les accusations délirantes d’Eddy Cohen, pseudo-chercheur au centre Begin-Sadate, connu pour ses provocations et ses affabulations. Dans un post Facebook, Cohen prétendait que des militaires algériens auraient été tués en Iran lors de frappes israéliennes. Une assertion sans aucune preuve, accompagnée de noms et de photos de prétendues victimes… qui, bien entendu, n’existent nulle part.
Ce genre de montage grotesque n’a pas empêché des médias comme Hespress – autre relais fidèle du Makhzen – de relayer l’information comme un fait avéré. Une pratique qui rappelle d’autres mensonges médiatiques véhiculés par l’entité sioniste ou ses relais, notamment en Syrie, et qui se sont effondrés dès que les faits ont été vérifiés.
Le couple Lapid-Bourita : Bas les masques !
Il est à rappeler que ce n’est pas la première fois que le Maroc sert de caisse de résonance à Tel-Aviv. Le précédent reste gravé dans les mémoires : en 2021, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid, avait profité d’une conférence de presse à Rabat, en présence de son homologue marocain Nasser Bourita, pour attaquer frontalement l’Algérie. Une attaque inédite dans une capitale arabe, jamais observée ailleurs, et qui avait précipité la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le régime marocain. Un acte grave, dénoncé alors dans un communiqué sans équivoque du ministère algérien des Affaires étrangères.
Une infiltration sioniste à ciel ouvert
Ce qui relevait hier encore du secret d’État ou des manœuvres de coulisse est aujourd’hui brandi au grand jour. Depuis la normalisation officielle avec l’entité sioniste, le régime marocain n’a plus besoin de se cacher. Les discours, les actions, et désormais la ligne éditoriale de ses médias, révèlent un glissement profond : celui d’un pouvoir qui n’hésite plus à s’aligner sur une puissance coloniale au détriment de la solidarité arabe et de la souveraineté régionale.
Cette dérive soulève une inquiétude majeure quant au niveau de compromission de l’État marocain, gangrené par une influence étrangère qui infiltre jusqu’à sa sphère médiatique. À défaut d’indépendance éditoriale ou de sens moral, les relais médiatiques du Makhzen se contentent de régurgiter la propagande de Tel-Aviv, au mépris des faits, de la vérité, et surtout, de la dignité de leur propre peuple.