Le compte à rebours pour le déploiement commercial de la 5G en Algérie a commencé.
Il devrait intervenir « incessamment », car selon l’engagement du ministre des Postes et Télécommunications, M. Sidali Zerrouki, la 5G en Algérie sera commercialisée avant la fin de l’année en cours.
Ainsi, les trois opérateurs mobiles activant en Algérie (Mobilis, Djezzy et Ooredoo), ont entamé leur campagne publicitaire annonçant le déploiement et la commercialisation de cette technologie. Toutefois une question demeure un suspens : Quel type de 5G sera commercialisé par les opérateurs ?
À chaque génération son évolution
En effet et comme les précédentes technologies mobiles lancées en Algérie 3G et 4G, la 5G comprend des types et des générations, qu’on pourrait qualifier d’évolution. Au moment du lancement de la téléphonie mobile de 3e génération (3G), les Algériens ont eu droit à la 3G dite de base, puis la technologie HSPDA laquelle est une évolution de la 3G. Idem lors du passage à la téléphonie mobile de 4e génération (4G).
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Les abonnés avaient « goûté » à la 4G avec un débit internet pouvant atteindre les 50 Mbps, avant le passage la 4G Lte, ou 4G+. Avec la 5G, c’est le même scénario qui vient d’être confirmé dans le Journal Officiel, daté du 20 novembre 2025.
Un « 5G hybride » pour commencer
Les décrets exécutifs, très attendus, portant approbation des licences d’établissement et d’exploitation des réseaux 5G pour les trois opérateurs – ATM Mobilis SPA, Wataniya Télécom Algérie SPA (Ooredoo), et Optimum Télécom Algérie SPA (Djezzy) – ont été publiés au dernier numéro du Journal officiel (n° 77).
L’un des détails majeurs révélés par ces documents concerne l’architecture initiale du réseau. La 5G algérienne fera ses débuts en mode Non-Standalone (NSA). Autrement dit, une «5G bridée », car reposant sur une infrastructure réseau dédiée à la 4G Lte.
Les cahiers des charges fixent une obligation de migration : les opérateurs, dont Mobilis, auront cinq ans pour basculer vers la norme Standalone (SA), qui représente la véritable 5G, dotée d’un cœur de réseau dédié.
Un « débit plancher » fixé
Malgré cette architecture initiale hybride (NSA), les débits de service sont strictement encadrés.
Le déploiement devra démarrer avec un débit plancher significatif pour les utilisateurs :
- ● 300 Mbps en téléchargement (down)
- ● 100 Mbps en téléversement (up)
Ceci assure une amélioration substantielle de l’expérience utilisateur par rapport à la 4G. Le plan de généralisation de la 5G est structuré par étapes, avec des obligations précises imposées aux opérateurs :
Un déploiement en trois phases
Phase I : Lancement imminent (Année 1)
Les opérateurs sont tenus de lancer leurs services commerciaux dans un délai de trois mois à compter de l’entrée en vigueur de la licence. Dès la fin de la première année, les opérateurs devront avoir déployé leur réseau et lancé les services 5G dans huit wilayas stratégiques : Alger, Oran, Constantine, Sétif, Skikda, Ouargla, Tlemcen et Blida.
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Il est spécifié que les services commerciaux doivent couvrir au moins 10% de trois wilayas, dont Alger, parmi ces huit wilayas désignées, remplissant ainsi une obligation de couverture initiale minimale.
Phase II : Consolidation (Année 2)
Le déploiement s’étendra à dix nouvelles wilayas au terme de la deuxième année : Béjaïa, Bordj Bou Arréridj, Tindouf, Timimoun, In Salah, Touggourt, Mostaganem, Annaba, Batna et Tizi Ouzou.
Phase III : Généralisation (Années 3 à 6)
Le rythme s’accélère. Chaque année, dix nouvelles wilayas devront être couvertes par le réseau 5G.À l’issue de la sixième année, les titulaires de licences devront avoir déployé leur réseau sur l’ensemble des 58 wilayas du pays, assurant ainsi une couverture nationale complète.
Notons que les cahiers des charges prévoient l’application de pénalités en cas de manquement aux obligations annuelles de couverture dans les wilayas obligatoires.
Redevances et cadre Réglementaire
Ces décisions capitales figurent dans les décrets exécutifs n°25-301, 25-302 et 25-303, datés du 16 novembre 2025 et signés par le Premier ministre Sïfi Ghrieb.Pour l’opérateur historique Mobilis, la redevance d’attribution de la licence a été fixée à un montant conséquent de 22 195 406 213 DZD, soit près de 22 milliards de dinars.
Les décrets exécutifs accordent les mêmes obligations à Ooredoo et Djezzy, leur imposant le respect scrupuleux du cahier des charges, des conditions d’exploitation du réseau, et une progression de la couverture conforme à une carte nationale d’expansion unifiée.
L’arrivée de la 5G promet de transformer l’économie numérique et le quotidien des Algériens, mais c’est désormais aux opérateurs de respecter ce programme ambitieux pour tenir la promesse d’une couverture nationale ultra-rapide.
