Par RAMDANE BOURAHLA
L’Etat est résolu à mettre une feuille de route viable et efficace pour sa politique de relance de l’industrie du rails.
Après des années d’errance, marquées par une navigation à vue et une manque de clarté, les pouvoirs publics et conforméments aux orientations du chef de l’Etat, M.Abdelmadjid Tebboune, ont enfin pris conscience des aspects stratégiques et névralgiques de cette industrie.
Ainsi, ce jeudi 23 mai 2024, le Premier ministre, Nadir Larbaoui, a officiellement acté, lors de la 184 session du Conseil des Participations de l’Etat (CPE), la mise en place d’un grand groupe public dédié à la construction ferroviaires.
En effet et selon un communiqué publié par les services du Premier ministère, ce groupe, lequel aura pour mission de « mettre sur rails », l’industrie ferroviaire nationale, est en parfaite adéquation la vision stratégique économique du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et en application de ses directives.
Quatre groupes publics à la manœuvre
Pour ce faire, est-il en outre précisé, le CPE a opté pour la constitution d’un grand groupe formé par une société mère EPE/SPA, à laquelle sont rattachées quatre (04) filiales spécialisées dans le ferroviaire, à savoir les entreprises publiques économiques Setirail Spa, spécialisée dans l’ingénierie ferroviaire (études et suivi des travaux), Infrarail Spa, spécialisée dans les travaux d’infrastructures ferroviaires, Railelect Spa, spécialisée dans l’électrification ferroviaire et Infrafer Spa, en charge des infrastructures et de production d’agrégats.
« L’approche retenue vise à mettre à profit l’important programme ferroviaire décidé pour mettre en synergie les capacités d’ingénierie et de réalisation des entreprises publiques spécialisées dans le domaine de la construction ferroviaire », souligne le communiqué du Palais du Dr Saâdane.
Un gigantesque réseau à tisser
Dans les faits, l’Algérie va bénéficier d’une « locomotive institutionnelle », qui aura pour principal objectif de conforter l’autonomie technologique du pays, ainsi que renforcer la position des entreprises nationales face à la rude concurrence étrangère, en augmentant les capacités de négociation face ou avec les groupes étrangers.
D’ailleurs, un plan national à court terme, incluant la liaison de plusieurs régions du pays au réseau ferroviaire, a été lancé comprenant des tracés de 6.000 km, pour atteindre les 15.000 km. Placées sous le sceau de l’urgence nationale, les études techniques de projets structurants, en vue de l’extension du réseau ferroviaire du nord au sud du pays entre Alger-Tamanrasset-Adrar, ont été lancées.
À moyen et long terme, il est question de connecter le réseau ferroviaire domestique à celui continental, via le Mali, la Libye et le Nigeria, sur une distance de plus de 12.400 kilomètres. Pour ce faire, une connexion à travers cinq grands corridors a été établie. Un premier corridor s’étendant sur 2.439 km, à partir d’Alger, en passant par Boughezoul, Laghouat, Ghardaïa, El-Ménéa, In Salah, Tamanrasset, jusqu’à la frontière algéro-nigérienne.
R.B