Les laboratoires Sanofi semblent être dans de mauvais draps en France. Pour cause : de nouvelles plaintes à Mourenx dans les Pyrénées-Atlantiques ont été déposées par des familles.
Ces dernières suspectent un lien entre l’exposition aux rejets de valproate de sodium de l’usine de production de la Dépakine, un antiépileptique commercialisé par Sanofi, et des troubles neurodéveloppementaux chez leurs enfants.
En effet, en 2018, l’usine avait déjà était pointée du doigt en raison de ce produit, jugé responsable de malformations et de troubles cognitifs et moteurs chez des milliers d’enfants, via leurs mères traitées pendant leur grossesse. Depuis, la surveillance sur les activités de Sanofi a été intensifiée.
Des rejets cancérigènes et mutagènes signalés
Contrairement à la première affaire Dépakine, la situation prend un nouveau tournant car cette fois la victime qui a déposé une plainte ce 15 novembre, n’a jamais consommé ce médicament pendant ses grossesses.
Ainsi, elle soupçonne que l’exposition aux rejets massifs de valproate de sodium et de bromopropane (classé par l’OMS comme cancérigène, mutagène et reprotoxique possible) aient un lien étroit avec les troubles autistiques de ses deux enfants. Son bureau, où elle travaille depuis 2011, est situé à 50 mètres seulement des cheminées de l’usine.
« Je m’interroge sur le lien entre mon exposition et les troubles constatés chez mes enfants », explique-t-elle dans une déclaration rapportée par le journal Le Monde. Ces interrogations l’ont poussée à porter plainte contre X pour « mise en danger d’autrui. »
Des centaines d’enfants potentiellement intoxiqués
Selon Mr Charles Joseph-Oudin, avocat représentant la plaignante, une dizaine de dossiers similaires sont en cours de constitution, impliquant des familles de la région dont les enfants présentent des « symptômes et des troubles clairement associés à la Dépakine », tels que l’autisme, les troubles de la coordination, de l’attention, et l’épilepsie.
Ainsi, ces nouvelles plaintes soulèvent des questions cruciales sur le respect des réglementations et la responsabilité de Sanofi dans la protection de la santé publique. Les autorités sanitaires et les organismes sont appelés à examiner de très près ces allégations et à prendre des mesures appropriées pour assurer la sécurité des riverains de l’usine de Mourenx.
Les prochaines semaines pourraient être cruciales pour déterminer l’ampleur des conséquences liées aux activités de l’usine de Sanofi dans cette zone française et des voix plaident pour la nécessité d’intensifier les mesures de contrôle.
Les parents concernés espèrent que leurs actions en justice conduiront à une plus grande transparence et à des garanties renforcées pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent à l’avenir.
Chiraz KHERRI