L’ancien diplomate et conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, John Bolton, vient en quelques lignes, de réduire à néant la propagande du Makhzen marocain.
Ainsi et dans entretien accordé au site espagnole « Otralectura », Bolton atomise et ce n’est qu’un doux euphémisme, la propagande, contre-vérité ou tout simplement les mensonges du Maroc autour du Sahara Occidental.
La « propagande des Marocains » mise en lumière
En effet, manœuvre mise en place par les autorités marocaines pour discréditer le front Polisario dans une campagne relayée par plusieurs réseaux en associant les indépendantistes du Sahara occidental aux groupes terroristes, le Hizbollah ou à l’Iran, elle est d’un geste anéanti et démoli par l’ancien diplomate. « Je n’y ai vu aucun signe de marxisme, de djihadisme, d’Iran ou de quoi que ce soit d’autre, et j’y suis allé à de nombreuses reprises », a assené l’homme qui s’est franchement positionné en faveur du référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui. « Il ne s’agit que de propagande des Marocains et de leurs partisans, il n’y a aucune preuve de cela », a-t-il ajouté pour démonter la honteuse opération que mène le Maroc et ses relais pour faire adopter une résolution qui classerait le front Polisario comme groupe terroriste.
Référendum… 50 ans de gâchis !
Ensuite, Il a révélé qu’après la première guerre d’Irak qui venait d’envahir le Koweit, il était possible de donner opportunément un prolongement à cette démarche de paix au Moyen-Orient. « Au Sahara occidental, l’occasion semblait idéale lorsque le gouvernement marocain s’est montré disposé à autoriser la tenue d’un référendum. Ils avaient convenu que le recensement serait basé sur le recensement espagnol de 1975, ce qui ne semblait pas très difficile à réaliser. Honnêtement, environ 80 000 personnes étaient éligibles au vote et tout le monde était d’accord pour créer la MINURSO, instaurer un cessez-le-feu, puis organiser un référendum sur l’avenir du Sahara occidental. Nous aurions probablement pu le faire très rapidement », dit l’ancien diplomate en rappelant les développements de la question au gré des changements dans l’administration américaine, jusqu’aux accords de Houston.
Les résultats : la hantise du Makhzen!
Dans la foulée, Bolton répond et recadre le Maroc en lui rappelant qu’on ne peut pas contrôler un peuple ou lui imposer une souveraineté par décision insinuant que la hantise du royaume alaouite est dans l’éventuel résultat du référendum. « L’essentiel était de laisser le peuple décider. C’est de là que vient la souveraineté. Elle ne vient pas du droit international, elle vient du peuple », dit-il en soulignant que « Les Marocains craignent le résultat d’un référendum » et qu’ « ils ne permettront jamais d’élections véritablement libres et équitables ». D’où l’obstination du Maroc à faire accepter son plan d’autonomie pour les territoires sahraouis occupés.
Un « peuplement » en guise de cache-misère
Selon John Bolton, Rabat s’attache à gagner du temps pour pouvoir poursuivre sa sournoise opération de « peuplement » des territoires occupés en y installant des marocains en leur offrant des avantages socioéconomiques. Il a par ailleurs pointé du doigt l’absence de volonté des marocains pour aller vers le référendum et à contrario attendent davantage de soutiens à leur « troisième voie » en rappelant que malgré la normalisation du Maroc avec Israël, le président Trump « n’a pas eu à faire cette concession » comme l’espérait le Palais royal.
Pillage des ressources naturelles : Bolton « épingle » le Maroc
Enfin, John Bolton aborde la dernière question liée à l’exploitation des ressources et richesses naturelles du Sahara à travers des contrats avec des sociétés européennes notamment et dans le cadre de l’accord d’association avec l’Union européenne, et a estimé que c’est illégal. « C’est certainement hautement illégitime, que ce soit un crime ou non », dit-il en ajoutant que les Marocains agissent en toute impunité, car le Conseil de sécurité ne fait rien pour faire adopter sa propre résolution ». Le propos de M Bolton exprime une tendance forte aux Etats Unis et soutenue notamment par des sénateurs.