Par Kocila.T
L’éditeur « KOUKOU Editions » ne participera pas au Salon du livre amazigh de Bejaia. C’est du moins ce qu’a annoncé cette maison d’édition dans un communiqué, diffusé dans la soirée de ce dimanche 27 octobre 2024.
Ainsi, le document précise que « KOUKOU Editions vient d’être exclu du Salon du livre amazigh de Bougie (du 28 octobre au 1er novembre 2024) », précisant qu’un « un appel téléphonique nous a annoncé ‘’avec regrets, l’exclusion par les autorités des éditions KOUKOU du Salon du livre amazigh de Bougie’’.
Le communiqué, mentionne que cette maison d’édition, « par souci de clarté », a envoyé un courriel au commissaire de ce salon pour lui demander de confirmer cette décision par écrit, ainsi qu’une « copie du document officiel portant cette interdiction », et en « mentionnant le nom de l’institution qui l’a ordonnée », est-il expliqué dans le communiqué de presse.
« Manque d’espace »
Selon cet éditeur, la réponse du commissaire de ce salon est « un morceau d’anthologie. « Votre demande n’a malheureusement pas été retenue pour la simple raison de manque d’espace. L’espace limité de cette première édition du Salon est totalement occupé ! », Rapporte les éditions Koukou, estimant que, et « pourtant, notre demande de participation qui répondait à une invitation des organisateurs, et la liste des ouvrages à exposer ont été enregistrés dans les délais ». « En justifiant une exclusion politique par la topographie des lieux prévus pour la manifestation, et en endossant une responsabilité qui ne lui incombe pas, le commissaire du Salon du livre amazigh de Bougie s’est rendu complice d’une inacceptable forfaiture », estime les éditions Koukou, dont le communiqué est signé par son directeur Arezki Ait El Arbi.
Le « devoir » du CRLCA
Pour ce dernier, les chercheurs du CRLCA (Centre de Recherche sur la Langue et la Culture Amazighes), partenaires de ce salon, ont « le devoir d’exiger la vérité » sur cette « mesure arbitraire », et d’en informer l’opinion publique », a-t-il insisté.
« Au moment où l’historien Mohammed Harbi annonce, à l’âge de 91 ans, sa retraite politique par un symbole fort – la publication de ses mémoires traduits en tamazight –, au moment où de nombreux patriotes appellent à une politique linguistique apaisée, les forces rétrogrades et antinationales qui ont investi les institutions continuent de naviguer à contre-courant de l’histoire par des manœuvres sournoises, pour distiller la haine et la division », a dénoncé Kuokou-édition. « Au-delà de l’ostracisme qui frappe, une fois de plus, une maison d’édition qui active pourtant dans la légalité depuis 2005, l’on retiendra que des femmes et des hommes qui ont consacré leur vie à la promotion de la langue et de la culture amazighes, ont été mis à l’index d’une manifestation officielle », écrit la même édition, citant au passage, des universitaires et des écrivains prestigieux : Tassadit Yacine, Farida Aït Ferroukh, Hadjira Oubachir, Ahmed Aït Bachir, Salem Chaker, Nabile Farès, Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Aomar Oulamara…
K.T