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Santé publique: Vers la dénouement de la crise ?

Après plusieurs semaines de «mutisme», lequel a été dénoncé par l’« Alliance » des syndicats de la Santé publique, le ministère de la Santé, vient de réagir aux appels de grève générale annoncés par cette «Alliance», qui comprend plusieurs syndicats, dont le Snpsp, Snapsy, le Sap, etc.

Ainsi et dans un communiqué rendu public dans la soirée d’hier, le département d’Abdelhak Saïhi, admet pour la première fois depuis l’adoption en Conseil des ministres le 22 décembre dernier de ces textes de loi, que ces derniers comportent des « lacunes » et que le ministère est « disposé » à les « rectifier », et ce, en « collaboration » avec les partenaires sociaux.

Saïhi avoue des «lacunes» et s’engage!

En effet, le ministère de la Santé a souligné que ces statuts ont « soulevé certaines lacunes », tout en précisant «qu’un comité spécial avait été créé au niveau du ministère pour étudier certains des dysfonctionnements contenues dans les statuts et les corriger, tout en écoutant les différents avis de tous les syndicats et en les consignant dans un document qui fournirait des propositions pour corriger les irrégularités dans les meilleurs délais », est-il mentionné dans le document du ministère.

À cette occasion, la Fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS) affiliée à l’UGTA a été conviée, hier, par la tutelle pour discuter des préoccupations et des «inégalités» observées dans les nouveaux textes relatifs aux statuts particuliers et au régime indemnitaire. Lors de cette réunion, le ministre a reconnu que ces préoccupations étaient légitimes et a promis devant M. Rachida Cheti, membre du bureau fédéral du FNTS, que les sages-femmes bénéficieront de ces avantages.

En outre, il a décidé de l’installation d’une commission en vue de corriger ces disparités. Il s’agira aussi de revoir le parcours professionnel des aides-soignants ainsi que de bonifier ces catégories de 3 à 5 ans pour le départ à la retraite. Les conclusions seront annoncées avant la fin du mois de février. Quatre projets concernant les corps communs seront posés sur la table de cette commission nationale. Il s’agit entre autres des situations des agents d’entretien à partir de la catégorie 7, des agents d’accueil et d’orientation, des ouvriers professionnels et corps communs, des agents techniques de maintenance, de la prime de 30%, des indemnités d’urgences  de 20000 dinars, de nouveaux avantages pour les travailleurs du sud et de l’activité complémentaire des médecins spécialistes.

Par ailleurs, le secrétaire général du ministère de la santé a instruit les directeurs de la santé, les directeurs généraux et directeurs des EPH, les directeurs des instituts et les écoles de formation des agents paramédicaux de prendre en compte ces augmentations qui ont découlé des statuts et régime indemnitaire des corps spécifiques de la santé dans leur budget primitif 2025, en prenant toutes les dispositions nécessaires avant la fin du mois de février et leur versement en mars.

Le «wait and see» du Snpsp et du Snapsy

Dans le but de connaître l’avis des principaux intéressés par cette annonce, attache a été prise avec trois partenaires sociaux, deux membres la «coalition» des syndicats de la Santé publique, à savoir le SNPSP et le Snapsy et un syndicat qui se qualifie comme «modéré», à savoir le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP).

Ainsi, pour M. Lyès Merabet, président du SNPSP, cette annonce de la tutelle, n’est pas «fortuite», car selon lui, elle découle des multiples appels et «menaces» des syndicats de la Santé publique, dont le SNPSP, afin que le ministère «revoie sa copie». « Le syndicat national des praticiens de la santé publique relève que cette annonce intervient suite au dépôt du préavis de grève des syndicats de la santé », fera remarquer d’emblée M. Merabet. Pour ce dernier, l’aveu du ministère de la Santé de l’existence de « lacunes » dans ces textes, est une « reconnaissance de fait que la revendication des syndicats protestataires de réviser les décrets exécutifs portant statuts particuliers et régimes indemnitaires des professionnels », a-t-il tenu à souligner. À la question de savoir si le syndicat qu’il préside a été destinataire d’une invitation officielle au dialogue, M. Merabet répondra par le négatif. « Le SNPSP attend toujours que l’audience avec M. le ministre soit programmée (déprogrammée à 03 reprises) afin de pouvoir évaluer le contenu de l’offre de dialogue que pourrait proposer le ministère et analyser éventuellement ses propositions », a-t-il souligné. Même son de cloche de la part du président du Snapsy, M. Kheled Keddad. « On attend qu’on soit reçu officiellement par M. le ministre pour qu’il nous communique cette décision directement », a-t-il indiqué.

Le SNPSSP salue une « décision inédite »

De son côté, le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), M. Mohamed Iddir a tenu des propos plus « modérés » comparativement aux deux autres interlocuteurs, tout en sachant que ce syndicat n’a jamais appelé à un quelconque mouvement de prestation. « Nous tenons à saluer la décision inédite du ministère de la santé, puisque à une autre époque, les décisions de la tutelle étaient quasiment immuables et non négociables », a-t-il tenu à souligner.

Dans la foulée, M. Iddir, précisera que le syndicat qu’il représente, « a toujours cru au dialogue » avec la tutelle, et qu’il est « conscient » que certaines décisions prises « dépassent » les responsables du ministère de la Santé. « Depuis l’adoption en Conseil des ministres de ces textes de loi, nous n’avons à aucun moment rompu les canaux du dialogue avec le ministère. Nous avons certes émis des réserves quant à certaines carences observées, que nous avons dénoncé d’ailleurs, sans pour autant, faire feu de tout bois », soutiendra notre interlocuteur. Enfin, M. Mohamed Iddir, dit « attendre » les propositions de la tutelle, afin de les étudier et se prononcer.

En définitive, le ministère de la Santé en particulier et les plus hautes autorités du pays de manière générale, semblent avoir pris conscience du « malaise » suscité par ces statuts particuliers et jouent désormais la carte de l’apaisement et du dialogue. 

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