Face à la saturation alarmante de ses cimetières, la wilaya d’Alger mise sur l’innovation numérique pour moderniser la gestion des espaces funéraires.
C’est dans ce cadre que le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a lancé un système de géolocalisation précis des sépultures.
La géolocalisation au service de la mémoire
En effet, lor d’une séance plénière du Conseil de la Nation ce jeudi, consacrée aux réponses aux questions orales, que le ministre de l’intérieur M.Brahim Merad a détaillé les mesures engagées par son département pour faire face à cette urgence à la fois sociale, urbanistique et symbolique.
Ainsi, parmi ces solutions figure la mise en place d’un système numérique permettant de géolocaliser les sépultures avec précision. Objectif : faciliter les visites, optimiser la gestion des espaces disponibles et même répertorier les tombes anciennes ou anonymes qui pourraient être utilisées à nouveau, sous réserve des autorisations légales requises.
Cette initiative numérique représente un tournant majeur dans la gestion urbaine des cimetières, en particulier dans une ville aussi densément peuplée qu’Alger. Elle incarne une réponse pragmatique et humaine à une problématique de plus en plus pressante. Cette solution technologique vise donc à moderniser la gestion des cimetières, à améliorer l’expérience des familles endeuillées et, surtout, à faire face au manque criant d’espace dans les zones urbaines densément peuplées.
Près de 65% des cimetières saturés à Alger
Alger fait aujourd’hui face à une problématique peu évoquée mais d’une extrême gravité : la saturation progressive de ses lieux d’inhumation. Selon le ministre, sur les 111 cimetières que compte la wilaya, 72 sont déjà arrivés à saturation, ne disposant plus d’aucune place disponible.
Confrontées à une urbanisation galopante et à une pression foncière intense, les autorités locales ont donc été contraintes de reclasser plusieurs terrains initialement agricoles pour y créer ou étendre des cimetières. Ainsi, des extensions ont été décidées dans les communes de Bab Ezzouar, Ouled Fayet et Bir Khadem.
Un sursaut citoyen salué
Parallèlement, de nouveaux sites funéraires ont été réceptionnés à Aïn Benian, El Achour, Draria et Tessala El Merdja. D’autres projets sont également programmés à Ouled Fayet, Douéra, Bordj El Bahri et Maâlma.
Par ailleurs, le ministre a salué l’élan de mobilisation des citoyens, dont certains ont aussi tenu à contribuer de manière solidaire. Plusieurs d’entre eux ont fait don de terrains privés afin qu’ils soient transformés en cimetières. Ce geste de générosité a été salué par les autorités, qui y voient le reflet des valeurs spirituelles, communautaires et humaines qui animent la société algérienne.
